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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

cirque-de-gavarnie.jpg

Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 23:49
Course de coqs
 
Un bon gros paysan a acheté un tout nouveau coq, trouvant le sien trop vieux pour "satisfaire" toutes ses poules. Alors quand le jeune coq arrive dans la basse-cour, le vieux coq vient le trouver et lui dit :
"Salut jeunot, voilà tu sais que j'approche de la fin, alors si tu veux, tu pourrais me laisser quelques poules,..."
Le jeune coq stupéfié, lui répond :
"Ah non ! Tu as fait ton temps pépé, maintenant c'est mon tour, je prends toutes les poules....
Mais le vieux coq, malin, lui demande
"Alors je te propose une course: le premier arrivé à la clôture, là-bas aura toutes les poules mais tu me laisses quand même 1 mètre d'avance, ok ??"
Le jeune coq, costaud, en pleine forme, comparé au vieux coq, qui a du mal à se tenir sur ses pattes, répond
"OK, papy, pas de problème, eh.. eh..eh"....
Le jeune coq est persuadé de ne faire qu'une bouchée du vieux !! La course commence.... Le paysan voit son jeune coq courir après le vieux coq, s'empresse de saisir son fusil, et mitraille le jeune coq en gueulant:
"Putain, ça fait le 5ème coq que j'achète, c'est le 5ème coq pédé !"
 
De la part d’une Correspondante
 
Le Pèlerin
 
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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 23:35

L'Algérie des Uns, l'Algérie des Autres

 
 
Des morts. Encore des morts, étendus en travers des discours officiels. Des cadavres trop encombrants, impossibles à escamoter, difficiles à expliquer dans la terminologie de la réconciliation. Des corps déchiquetés, des familles endeuillées, des veuves inconsolables et des orphelins à qui on doit expliquer, dans quelques années, que la bombe qui a explosé au passage d'anonymes citoyens était analphabète.

Oubliant de composer avec le terrorisme résiduel et des thèses officielles sur le tout va bien. Comment leur expliquer qu'après dix-sept ans à mourir, on continue toujours de pourvoir les cimetières communaux. Il ne se passe pas un jour sans que l'Algérie d'en bas, celle que j'appelle des Autres, ne pleure un enfant, un père, un mari. Cette Algérie des Autres est peuplée d'obscurs sans grade, possédant une simple carte d'identité verte comme acquis social. Cette Algérie des Autres est celle des statistiques nationales sur les miséreux professionnels, les chômeurs invétérés, les malades chroniques, les fumeurs de joints, les adeptes du rouge et du Diaz, les racoleuses à mille balles, les sniffeurs de colle en couche-culotte, les squatteurs des buanderies et des caves. Cette Algérie des Autres habite les bidonvilles, l'arrière-pays, la face cachée de la lune, les abysses de l'océan, le côté cour, les dernières pages de l'histoire nationale, les terrains vagues, les décharges et les prisons de la République. Cette Algérie des Autres vote par procuration, mange une fois par jour, sort pour marcher, dort à tour de rôle, travaille à mi-temps, se fait virer le reste du temps et meurt par défaut. Cette Algérie des Autres se bouscule dans les transports publics, se promène les jours fériés, regarde la télé officielle en se marrant un grand coup, histoire de rendre la monnaie, consulte le cours du brut pour compter combien d'argent elle ne touchera jamais, solde les factures d'électricité en consommant les bougies, paye la vignette et le mécanicien du coin qui s'escrime sur les amortisseurs foutus d'avoir trop roulé sur les nids-de-poule et autres crevasses. Cette Algérie des Autres envoie ses enfants à la colonie, un jerrican à la main, l'autre main tendue pour la manche; lorgne sur l'Algérie des Uns, coupable de vol avec violence. Cette Algérie des Autres a pour capitale l'intérieur du pays, les douars, les zones enclavées, les dechras et ksars perdus sur la carte géographique et ses habitants ont pour patronymes lambda, quidam, ghachi... Cette Algérie des Autres n'est pas une invention d'un esprit fiévreux et revanchard, ni le fruit d'un cocktail de zetla et de zambreto mais, elle existe, malheureusement, coincée entre une propriété privée et un voisinage déplaisant.
 
Source  Le Quotidien d’Oran

Le Pèlerin
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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 23:33
Le patron de la société Géant Electronics lance des démodulateurs à flashage automatique!!!


Un produit qui devrait faire le bonheur de beaucoup d’Algériens. M. Drici Abbas, responsable du personnel au sein de la société Géant, nous parle de ce produit mais aussi de l’activité de la société de manière générale.

IT MAG : Pouvez-vous nous donner une idée sur la société Géant Electronics et sur les produits qu’elle propose aujourd’hui ?
M. Drici Abbas : La société Géant appartient au groupe Mebarkia. La société propose à ses clients des téléviseurs, des démodulateurs et des climatiseurs. Nous faisons aussi bien le montage que l’importation des produits. Nous procédons essentiellement au montage des téléviseurs et des démodulateurs. Nous nous sommes, en outre, spécialisés dans ce qu’on appelle les démodulateurs appelés en anglais « Auto Daters ». Il s’agit de démodulateurs qui se flashent de façon automatique. Nous pouvons dire que nous sommes actuellement les seuls à proposer ce genre de produits en Algérie.
 
Source Forum Algérie
 
Le Pèlerin
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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 23:10
Suicide, toxicomanie, émeutes, harraga, jeunesse et désespérance
 
2e partie
Les familles sont nombreuses ; filles et garçons n’ont pas d’intimité pour des raisons de promiscuité dans les logements.
Les frustrations sont permanentes et les parents, débordés, n’arrivent plus à exercer le contrôle et l’autorité sur des enfants qui passent la majeure partie de leur temps dans la rue. Les tentations sont multiples. Les conduites toxicomaniaques constituent souvent les seuls moments d’évasion, en groupe. Haschich, alcool, psychotropes, solvants de peintures, etc. sont utilisés même par les plus jeunes, pour trouver le bien-être et le bonheur, aussi fugaces soient-ils. Ces jeunes se révoltent quelquefois contre la société et deviennent violents. Des conduites antisociales sont alors observées et l’abus de substances illicites (de stupéfiants) inscrit le sujet, qui est progressivement marginalisé, dans une logique à la fois d’autodestruction et de transgression des interdits sociaux. Nous y reviendrons. Parce que le suicide est aussi le résultat de la conjonction des problèmes de la vie, il n’est pas considéré comme faisant partie d’une histoire individuelle. Durkheim, qui a défendu cette idée, a dit que « … le suicide n’est pas un phénomène individuel relevant d’un choix… il doit être considéré comme un fait social ». Le passage à l’acte suicidaire solitaire et individuel, causé ou précipité par des considérations sociales, financières ou par le chômage, est aussi le fait d’individus plus âgés. Dans notre pays, le monde du travail vit dans l’incertitude. Des centaines d’usines ont été fermées par l’administration pour non conformité aux normes de gestion imposées par les institutions internationales, FMI ou OMC. Des milliers de pères de familles ont perdu leur emploi et vivent dans la crainte du lendemain, mais très nombreux sont ceux qui sont au chômage depuis toujours. De plus, ces pères de familles sont particulièrement exposés, socialement, à l’ambition et à la réussite. Ils doivent, dans ces conditions, subir la vie au quotidien. Ils n’ont pas ou plus de pouvoir d’achat et ne peuvent pas nourrir leur famille dignement sans avoir, tous les matins, le sentiment que la vie va à nouveau les humilier. Ils ont l’obligation du résultat, et l’échec professionnel ou familial signifie pour eux échec social. La honte et le déshonneur qui en résultent amènent quelquefois ces sujets à mettre fin à leurs jours. L’alcoolisme est souvent observé dans ces cas. Exutoire au début, il devient progressivement un équivalent suicidaire qui vient compliquer les choses et qui peut, en définitive, favoriser l’émergence du désir de mort et pousser au passage à l’acte. Le sujet de sexe féminin est moins exposé socialement à l’échec. C’est sans doute à cause de cela que le suicide y est moins fréquent (deux à trois hommes pour une femme). Les tentatives de suicides sont, toutefois, plus nombreuses et le ratio hommes/femmes est inverse (trois femmes pour un homme). Il est semblable à celui rapporté dans les données internationales. Ici, le geste suicidaire n’a pas valeur de désir de mort. Il concerne essentiellement les jeunes filles et est témoin d’une souffrance certaine et de la difficulté à trouver les moyens de l’exprimer. Les conduites toxicomaniaques, qui sont de plus en plus nombreuses chez les jeunes filles, sont une révolte déguisée contre une société qu’elles considèrent fermée et contre des conditions sociales qu’elles jugent restrictives de leur liberté.
2- La toxicomanie ou la pharmaco-dépendance
Le suicide et la toxicomanie se côtoient et sont deux pendants du mal-être généré par les difficultés quotidiennes des citoyens. Les conduites toxicomaniaques (ou conduites addictives) compliquent bien sûr la vie des sujets et précipitent souvent, nous le remarquions dans notre propos, le passage à l’acte suicidaire. L’individu, qui ne peut plus assumer la précarité de sa condition, « refuse de vivre socialement ». La conduite toxicomaniaque constitue dans un premier temps, pour le sujet, une alternative au passage à l’acte suicidaire. Le sujet est physiquement présent, il n’est pas mort. Au plan social, il est exclu, marginal. Il n’existe plus. Il s’agit de situations régulièrement rencontrées par les praticiens de terrain, en particulier s’agissant des alcooliques. Le résultat de l’intoxication chronique à l’alcool est lamentable. La déchéance et l’indignité dans lesquelles l’alcool plonge l’« alcoolique » sont fatales pour son avenir psychologique, mais aussi social et familial. Le sujet le sait bien, mais il ne peut rien y faire. Il dit lui-même qu’il ne vit plus. L’abus de substances toxiques est par certains aspects un équivalent suicidaire, même si une première lecture de cette conduite peut témoigner de la recherche d’un plaisir impossible sans la substance. La consommation de drogues reste avant tout une transgression des interdits sociaux. Au-delà de l’agression volontaire à laquelle le sujet soumet sa santé et qui peut s’avérer être l’équivalent d’un suicide physique, la conduite d’intoxication aux drogues constitue assurément une forme de suicide social. Comme le suicide, le phénomène de la toxicomanie a fait brutalement irruption dans le débat social. Cependant, aucun diagnostic précis n’est fait et les pouvoirs publics semblent tétanisés par cet autre fléau qui est, et c’est une certitude, en constante augmentation. La drogue est dans nos quartiers, devant ou dans nos écoles, dans la société. C’est inquiétant. Mais ce qui l’est le plus encore, c’est le fait qu’un nombre important de jeunes consomment de temps en temps, occasionnellement, nous dit-on, ces substances. « C’est normal, c’est banal, c’est dans les mœurs ( ?). » Les parents le découvrent souvent à leurs dépens et trop tard. Les sujets qui consultent parce qu’ils « veulent arrêter de se droguer » sont de plus en plus nombreux. Sont plus nombreux encore, ceux qui viennent chez le médecin pour « renouveler leur ordonnance ». Ces derniers ne veulent pas arrêter. Ce sont ceux qui posent le plus de problèmes, car ils sont consommateurs et pourvoyeurs des substances psychotropes. Ils peuvent souvent compter sur la complaisance de certains médecins et pharmaciens. Un grand nombre des toxicomanes décompensent. Ils développent des troubles psychiques graves, notamment des pharmaco-psychoses, suite à la consommation de substances psychotropes et plus particulièrement du cannabis (le haschich). Le voyage dans la psychose est, chez les plus jeunes et les plus fragiles, souvent sans retour. La psychose chronique, la schizophrénie, est souvent au bout de ce voyage. C’est aujourd’hui une certitude. Toutes les publications scientifiques sont unanimes pour affirmer le rôle du cannabis dans l’éclosion, chez un grand nombre de sujets, de la schizophrénie. Nous connaissons le coût social et les retombées de cette maladie sur l’individu, les familles et la société. Cela devrait suffire à alerter les parents mais aussi les pouvoirs publics. La presse a, à l’occasion de l’année internationale de la lutte contre les pharmaco-dépendances, largement fait état, cette année, de ce phénomène. C’est ainsi que nous avons appris que des champs de cannabis sont découverts dans nos campagnes et que des plantations de pavot ont été détruites dans le sud du pays. Nous apprenons aussi, par les services de police, que des milliers de comprimés de psychotropes et des centaines de kilogrammes de résine de cannabis sont régulièrement interceptés et détruits. Concernant les victimes de ce fléau, nous n’avons malheureusement aucune donnée épidémiologique. Les seules informations que nous avons à notre disposition, nous arrivent, par le biais de la presse ou des services de sécurité. Quels types de substances fleurissent sur le marché ? Nous savons que le haschich et les médicaments psychotropes occupent les étals, nous connaissons aussi l’usage des substances volatiles comme les solvants de colle et de peinture. Concernant les drogues dites « dures », l’héroïne et les dérivés, les drogues de synthèse à base notamment d’amphétamines, les praticiens de terrain que nous sommes, n’avons aucune information exacte à ce sujet. Nous pensons pourtant qu’il n’y a aucune raison pour que ce type de substances ne soit pas en circulation dans notre pays. La situation géographique de l’Algérie en fait un espace privilégié pour le transit de ces drogues, et pourquoi pas pour la consommation locale. Les échanges réguliers de notre émigration avec le pays d’origine constituent aussi, accessoirement il est vrai, un élément qui doit être pris en considération dans le risque d’introduction des drogues dites dures dans cette rive de la méditerranée. La législation concernant le commerce et le trafic de drogues a été durcie. C’est tant mieux. Est-ce, cependant, suffisant pour prévenir les dégâts qu’occasionne ce fléau ? Sans doute non. Et cela est vrai tant en ce qui concerne l’efficacité de la répression, que la prise en charge de ce problème de santé publique. Concernant ce deuxième aspect du problème, un certain nombre d’actions ont déjà été initiées. Elles sont largement insuffisantes. Deux organismes ont l’ambition de lutter contre les toxicomanies. Le comité de lutte contre la toxicomanie, qui dépend du ministère de la santé et l’office national de lutte contre la toxicomanie, dépend du chef du gouvernement. Pourquoi un tel bicéphalisme ? Nous n’en savons rien. Ces organismes célèbrent chaque année la journée mondiale de lutte contre la toxicomanie et organisent quelquefois des journées d’information destinées au public médical. Sur le terrain, il existe actuellement deux centres de cures pour « désintoxiquer » les sujets pharmaco-dépendants, un à Blida-Frantz Fanon et un à Oran- Sidi Chami. Il y a aussi quelques centres intermédiaires de soutien aux toxicomanes disséminés sur le territoire national. Quelques centres d’écoute, résultats d’initiatives citoyennes, sont présents dans quelques grandes villes. Tout cela reste insuffisant. Dans le nouveau programme du gouvernement, il est prévu la réalisation de quinze grands centres de désintoxication et de cinquante trois centres intermédiaires de prise en charge des toxicomanes. Ce sont là des actions en aval. Elles ont le mérite d’être mises en projet. Mais dans ce programme, il n’est, à aucun moment, fait allusion à une politique intégrée de lutte contre la toxicomanie. Peut-on, en effet, agir si un vrai diagnostic de la situation n’est pas fait ? Quelles actions sont prévues en amont ? Quelle place est réservée à la prévention et quelle stratégie doit être mise en place pour lutter notamment contre les facteurs qui concourent à asseoir le lit de la toxicomanie. Le chômage, l’oisiveté, l’absence de loisirs, la promiscuité dans les logements. Quel programme pour mettre fin à la « la malvie… » des algériens. Le ministère de la santé ne peut, à lui seul, résoudre ce problème. Les ministères de la jeunesse, de la culture, du travail, de l’Education, de la solidarité, etc. doivent y être impliqués. Ils ont, comme le ministère de la justice, de l’intérieur et de la santé, un rôle important à jouer. Un observatoire permanent pour les toxicomanies pourrait constituer l’organisme autour duquel vont venir se cristalliser toutes les actions à mener, d’audit, de prévention et de prise en charge, et dans lequel pourraient s’additionner les actions des différents ministères concernés.
3- Les émeutes :
La révolte contre la communauté s’exprime d’autres fois par des manifestations de violence collective, à l’instar des émeutes et autres explosions sociales qui éclatent ici ou là à travers tout le pays. La presse en rapporte tous les jours. Une distribution de logements dans une commune, une coupure ou plus souvent une pénurie d’eau, une route mal ou non faite, etc. Tout est prétexte, aujourd’hui, à descendre dans la rue et à manifester. Les citoyens, qui ont la conviction d’avoir été oubliés par les pouvoirs publics, espèrent que cette démarche collective est le rapport de force qui apportera une réponse à leurs revendications. Bien sûr, cela fait désordre et les pouvoirs publics, sans doute plus à tort qu’à raison, réagissent par la répression pour faire valoir l’ordre institutionnel. Les affrontements avec les services de sécurité sont la règle dans ces cas. Le sentiment de frustration s’aggrave toujours et la violence de l’émeute prend des proportions encore plus grandes. Les jeunes émeutiers, car il s’agit toujours de sujets jeunes, et les services de sécurité deviennent des belligérants presque naturels. L’Etat est vécu comme un persécuteur contre lequel il faut se défendre. L’absence d’une vraie organisation de la société, à même de canaliser la protestation, permet l’agitation et facilite les manipulations. La paix sociale peut s’en trouver menacée. De nombreux Etats, nous pensons notamment aux démocraties occidentales, ne sont plus confrontés à de telles manifestations de violence depuis des années. Leur modèle de gouvernance et de gestion des affaires de l’Etat en est certainement la raison. L’exercice de la démocratie et de la liberté qu’ont les citoyens de s’associer et de s’organiser librement pour gérer les affaires de la cité, pour agir sur l’environnement social et physique, est un des aspects de cette bonne gouvernance. En effet, l’exercice du libre arbitre permet à l’individu de prendre conscience qu’il a la possibilité de choisir et de contrôler son destin. Or, la souffrance vient du sentiment de la perte du contrôle, du sentiment de ne pas avoir une emprise sur les événements. Cette dernière, la souffrance, se répercute non seulement sur tous les pans de la vie du sujet, sur sa personne d’abord, mais aussi sur ses relations à sa famille, à son travail, à la cité, etc. Bien sûr, ces conséquences sont visibles plus globalement non seulement sur l’économie du pays, mais aussi sur la paix sociale et, en corollaire, sur la vie politique qui est alors dans l’instabilité. Aurions-nous vécu la tragédie de ces quinze dernières années si les citoyens algériens avaient eu la possibilité de décider pour leur destin ? Sans doute, non. Les organisations et associations de la société civile permettent de renforcer les liens entre les individus et d’abaisser les tensions à l’intérieur de la communauté. Les conflits sont amortis et l’expression de la violence est réduite. Des valeurs de solidarité et d’entraide se construisent, tandis que des interdits se structurent et balisent les limites que chacun doit respecter. Le soutien social s’élargit de la famille vers le voisin, le quartier, la cité, le milieu du travail, la corporation, etc. La solidarité et le partage réduisent la souffrance et la détresse générées par les tracas quotidiens et participent à la mise en place de l’ordre et de la paix sociale. La violence terroriste et les dérives qu’elle a engendrées n’auraient pas existé dans ce cas, et beaucoup de jeunes gens ne seraient pas montés dans les maquis algériens ou n’auraient pas été grossir ceux d’Afghanistan ou d’Irak. Il est vrai que cette vision des choses n’explique pas à elle seule le phénomène du terrorisme. D’autres facteurs aussi importants entrent en ligne de compte. Mais là n’est pas le but de notre propos. Il est bien évident que la paix sociale est l’affaire de la communauté, de tous, de chacun de nous et de notre capacité à nous organiser, à nous associer. C’est aussi l’affaire des hommes politiques et de l’Etat. Mais une société bien organisée est aussi un contre-pouvoir…Les explosions de violence sont une forme de réponse collective à la détresse de l’individu, lorsque la collectivité se reconnaît dans la détresse de chacun. Les émeutes du « printemps noir de Kabylie », qui ont duré plusieurs mois, en sont un exemple concret. Il est indispensable de rappeler que ces émeutes, qui ont opposé les jeunes de cette région du pays aux gendarmes, ont fait 124 morts et plus de deux mille blessés avec de lourds handicaps. Tous des jeunes gens qui ont affronté avec leurs poitrines nues, les forces de l’ordre. Ces comportements extrêmes, qui ont mis en danger la vie des sujets, pourraient être considérés, et nous n’hésitons pas un instant à évoquer cette hypothèse, comme des comportements ou des équivalents suicidaires. ( A suivre) 

L’auteur est : Psychiatre, député RCD 
Source El Watan
 
Le Pèlerin
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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 08:18
Les ouvriers chinois confrontés au racisme
 
Ils ont traversé presque la terre entière, la mer du Japon, l’océan, voire même l’Europe et les pays arabes pour arriver enfin en Algérie et contribuer à la relance économique. Si ailleurs les ressortissants chinois ne souffrent pas de problèmes de discrimination, dans les chantiers de Aïn Bénian, dans la banlieue ouest d’Alger, ils font face à des comportements intolérants, voire racistes.

Ce sont des centaines de Chinois qui se sont exilés pour nous construire des logements en un temps record. Les Algériens, pour leur part, ne sont pas prêts à reconnaître leurs efforts et les accueillir au même titre que les autres travailleurs étrangers. Regards sceptiques, moqueries, insultes… Autant de comportements de nos concitoyens qui traduisent une discrimination à l’égard des ouvriers chinois. Ces derniers se plaignent également de la qualité des services qu’ils reçoivent dans  les cafés ou les salons de coiffure, qualité nettement inférieure à celle dont bénéficient les autres clients. Comme notre voisin le maroc ou celui lointain le sénégal, l’Algérie vit désormais à l’heure chinoise au point de verser dans la phobie d’“invasion”. Il faut savoir que les derniers chiffres officiels indiquent que 32 000 étrangers travaillent légalement en Algérie, représentant quelque 105 nationalités, dont les Chinois constituant la communauté étrangère la plus importante avec 45% des effectifs, soit près de 14 400 travailleurs. La plupart des grands chantiers de construction (logements, barrages, routes...) ont ainsi été “raflés” par plusieurs groupes chinois de BTP présents en Algérie, dont le géant public China State, Construction&Engineering Corporation (CSCEC), ZCIGC… “Les Chinois sont compétitifs et ils travaillent vite”, explique un responsable algérien qui a requis l’anonymat. Un architecte raille de son côté : “Peut-être qu’ils travaillent bien mais, surtout, ils comprennent vite à qui il faut distribuer des enveloppes.” La main-d’œuvre employée par ces grands groupes est en effet importée de Chine au grand dam de nombreux Algériens qui ne comprennent pas pourquoi on fait appel à des étrangers alors que le pays souffre de chômage. Pis, selon un radio-trottoir effectué durant notre reportage, certains Algériens accusent les groupes chinois d’employer des prisonniers pour diminuer les coûts. “C’est faux. Il s’agit de travailleurs honnêtes, venus dans la majorité du temps de campagnes de notre pays et de manière légale”, assurent des directeurs d’entreprise chinoise, notamment M. Chenweiynam, de la société ZCIGC. Mais il faut se rendre à l’évidence que la faillite du BTP en Algérie dans les années 1990 a complètement déstructuré le secteur au point où ce dernier a connu une pénurie de maçons et de manœuvres.
Le long chemin  de la cohabitation
Alibaba, les bridés, mangeurs de chien… Des propos qui choquent, pourtant c’est ainsi que certains Algériens les qualifient. Ces ouvriers ont gros sur le cœur ; ils en ont entendu de toutes les couleurs. “Cela m’a pris beaucoup de temps pour comprendre ce que signifie Alibaba et pourquoi ils nous appellent ainsi, mais je ne vois toujours pas le rapport”, confie Pierre, un jeune cadre chinois. Il est un peu surpris lorsque nous lui avons posé cette question : “Comment se comportent les Algériens avec vous ?” Il esquisse un sourire moqueur : “Bien… Je ne parlerai pas de la méchanceté des adultes car je pense que ce sont des voyous ou encore des personnes qui n’ont rien à faire de leur journée. Ce qui m'effraie, c'est le comportement des enfants. Que d’insultes dans leur bouche ! On ne peut plus marcher seul dans la banlieue algéroise, on s’arrange pour circuler tout le temps en groupe. Trop de haine. Trop d'agression. Je suis tellement scandalisé que je ne réponds plus à leur remarque.”
Pierre a développé une oreille “sélective” tellement qu’il entend des expressions à la limite du racisme. Face à cette situation, il a trouvé une parade efficace aux remarques déplacées : sourire et faire semblant de ne rien comprendre, pourtant il excelle en français. Il est le seul à parler cette langue dans ce chantier de construction de Belle-Vue (Aïn Benian).  d’ailleurs, il a accepté de tenir le rôle d’interprète. “On nous pose plein de questions bizarres, du genre : “vous êtes des prisonniers qui purgent leur peine en faisant des travaux forcés à Alger ?” Ils nous traitent même de voleurs d’emploi. Pourtant, nous sommes des personnes honnêtes et en règle”, témoigne notre interprète. Luó nous dira que des jeunes de la cité d’à côté ont tenté de lui vendre des chiens et des chats sous prétexte que c’est leur plat national. “Vous ne verrez jamais ce type de comportement  à Pékin”, s’indigne-t-il. Quant aux algériens, ils reprochent à ces ouvriers “rustiques” des campagnes chinoises, leur saleté, leur manque de civisme et de culture. En ce qui concerne la saleté, les “rustiques” vivent dans des conditions lamentables sur les chantiers, n’ayant pas d’eau courante dans les robinets pour se laver. Leur réputation est “tachée” par des stéréotypes liés à leur habitude culinaire. “Je ne comprends pas pourquoi on ramène des chinois pour travailler dans notre pays, comme si l’on manquait de main-d’œuvre ?”, fulmine un chômeur. Comme pour justifier son intolérance, il tire la carte de la religion, “en plus qu’ils ne jeûnent pas, ils osent manger ouvertement devant nous en ce mois sacré, je les aperçois à travers les grillages des chantiers. Vous ne verrez jamais un européen faire ça. Eux, ils nous respectent”, poursuit-il. Son copain d’infortune l’interrompt : “Ils sont bizarres, ils mangent n’importe quoi et ils ont de drôles d’habitudes.” À la commune de Aïn Bénian, les ouvriers des chantiers de belle-vue ont instauré, par mesure de sécurité, un couvre-feu ; personne ne sort en dehors du chantier après 17h. De ce fait, les contacts avec les citoyens algériens demeurent restreints, ce qui rend leur intégration dans notre société plus difficile. Ces ouvriers de “deuxième ordre” vivent en marge de notre société, pour la majorité des cas leurs racines demeurent à Pékin ou encore dans les lointaines compagnes chinoises. Leur intégration et l’amélioration de leur mode de vie sont inséparables de la grande question du développement des mentalités algériennes et de leur degré de tolérance.
Insécurité et agression dans les chantiers  de Belle-Vue
Contrairement à ce qu’on pense, la banlieue algéroise est inhospitalière, pour les travailleurs chinois, voire même dangereuse. Les chantiers de construction de logements de Belle-vue, relevant du programme AADL, ont enregistré ces derniers mois des incidents inquiétants. Le motif des ces agressions, selon les plaignants qui dans leur majorité sont des chômeurs : trop de bruit et de va-et-vient. En effet, les ouvriers chinois empêchent les habitants des bidonvilles, à quelques mètres du chantier, de faire leur sieste et dormir tôt la nuit car ils travaillent tout le temps. Ils les privent même de la vue sur mer, pour construire les 740 logements ! Les incidents se sont aggravés et transformés en agression physique et vol d’engins sur le chantier. Tout cela pour pousser les chinois à quitter le site. Selon le chef du projet de cette entreprise de construction, la société concernée a demandé plus de sécurité dans ces chantiers de Aïn Benian. “Ces incidents prennent une tournure inquiétante ; ils nous intimident, ils volent et agressent les ouvriers. J’ai interdit à tous les travailleurs de sortir seuls, ou à pied. Ils sont condamnés à rester dans les chantiers jusqu'à ce que ce problème soit réglé de manière définitive”, déclare M. Chenweiynam, directeur de la société ZCIGC. Il précise qu’il a demandé au directeur de l’AADL de renforcer la sécurité dans ces sites en présence de Nourredine Moussa, ministre de l’habitat. Ce dernier a donné des instructions afin de travailler en étroite collaboration avec la DGSN pour sécuriser les chantiers, mais jusqu'à présent rien n’a été fait. Mercredi dernier, le site a été une nouvelle fois sujet au vol d’engins et, notamment, du matériel informatique. On apprend également que des plaintes ont été déposées auprès du poste de police et de celui de la gendarmerie nationale de la commune, en vain. “Nous nous dirigions, mon chauffeur et moi, vers le chantier de belle-Vue lorsqu’une personne nous a demandé de l’aide, et dès que nous nous sommes arrêtés, des jeunes nous ont attaqués ; ils ont ouvert la portière de la voiture et tenté de me faire sortir du véhicule. Nous nous sommes débattus mon chauffeur et moi, mais ils ont réussi à voler non cartable et mes documents”, raconte M. Chenweiynam.
Tout en précisant qu’il a toujours travaillé en Algérie depuis 1990. “J’ai eu des projets dans plusieurs wilayas du pays et je n’ai jamais eu de problème. Ce n’est qu’a partir de la fin des années 1990 que nous avons ressenti un changement de mentalité et plus d’agressivité à notre égard”, regrette-t-il. En dépit des agressions qu’ils subissent au quotidien, ces braves gens n’ont perdu ni le sourire ni le sens de l’hospitalité. Ils se sont comportés de manière normale et nous n’avons rien remarqué de bizarre dans leur comportement. Bien au contraire, ils se sont livrés à nous de manière très spontanée et invité à célébrer avec eux leur fête de la lune. Face à cette situation, les autorités sont interpellées à prendre en charge le problème afin d’assurer plus de sécurité à cette catégorie de travailleurs étrangers dans notre pays.

Source Liberté
 
Le Pèlerin
 
 
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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 08:06

Suicide, toxicomanie, émeutes, harraga, jeunesse et désespérance


1ere partie
Les médias algériens font état, depuis plusieurs mois, d’une augmentation du nombre de décès par suicide, d’un accroissement important du nombre de toxicomanes, des émeutes qui éclatent ici ou là et enfin, d’un phénomène nouveau qui prend de plus en plus d’ampleur dans le pays, l’émigration clandestine ou « harraga ».
Le battage médiatique autour de ces événements, qui rythment la vie sociale et qui sont de l’avis général en relation avec les difficultés existentielles des citoyens, est bienvenu. Il est nécessaire et participe d’une bonne intention : attirer l’attention des pouvoirs publics sur la dégradation des conditions de vie des familles. L’Algérie, faut-il le rappeler, traverse, depuis maintenant une quinzaine d’années, une grave crise économique et sociale. La pauvreté s’est installée dans les foyers. Le chômage, en particulier celui des jeunes, a atteint des proportions inquiétantes, et les inégalités sociales sont flagrantes. Tous les ingrédients pour l’émergence de la violence sociale sont réunis. Pourtant, le pays n’est plus endetté, le pétrole n’aura jamais atteint un tel coût, et les réserves financières sont, nous dit-on, plus que confortables. Plusieurs dizaines de milliards de dollars… Suicide, toxicomanie, émeutes ou émigration clandestine sont des passages à l’acte qui témoignent, s’il en est, du désespoir d’un sujet qui a perdu l’initiative sur son existence et qui n’a, de toute évidence, pas d’autre solution pour s’extraire de sa détresse psychologique. Ce passage à l’acte extrême est associé par le journaliste aux problèmes sociaux des citoyens et au désarroi généré par les problèmes de la vie. Une vulnérabilité particulière et/ou des troubles psychiques sous-jacents peuvent, toutefois, être rencontrés chez certains sujets, en particulier dans les cas de suicide et/ou de toxicomanie.
1- Le suicide :
Les médias y manifestent un intérêt soutenu. Ils tirent, depuis plusieurs mois, la sonnette d’alarme sur ce qui est désormais devenu un « fléau social ». Le suicide est en augmentation dans notre pays, c’est une certitude. Pour autant, nous pensons que les chiffres avancés ici ou là sont en deçà de la réalité. Nous y reviendrons.La récurrence de l’information autour du suicide a amené des observateurs à évoquer un possible phénomène de contagion et/ou d’épidémie. Il n’y a pas de contagion, et encore moins d’épidémie en la matière. Les ingrédients sont néanmoins réunis pour faire du passage à l’acte suicidaire, un événement qui peut se généraliser dans notre pays et confiner à l’épidémie. « L’épidémie est un fait social, produit de causes sociales… », avait écrit, justement, Emile Durkheim. Les causes sociales sont identifiables et le phénomène de généralisation, dont elles pourraient être responsables, donne toute leur signification aux passages à l’acte suicidaire solitaires et individuels, mais aussi aux passages à l’acte collectifs, tels que les jacqueries ou autres émeutes qui, encore aujourd’hui, émaillent régulièrement le quotidien des citoyens. De nombreuses rencontres autour du suicide ont été organisées dans le pays. Ce qui devait en soi être une bonne chose a, par un effet pervers incompréhensible, accentué la cacophonie ambiante et amplifié la « guerre des chiffres ». Loin de rassurer, ces séminaires et rencontres ont donné lieu à des articles de journaux de plus en plus confus et de plus en plus alarmants. Les annonces, souvent en première page, ont rivalisé de vocabulaires, et chaque rédaction s’est ingéniée à trouver la formule appropriée pour faire sensation ou alarmer. Le rôle du journaliste est bien sûr d’informer. Celui-ci doit cependant maîtriser son information et le message qu’il veut véhiculer doit répondre à des règles. Faute de quoi, l’information peut susciter dans le lectorat des réactions inattendues et néfastes.
Quelle est la réalité du suicide en Algérie ?
De nombreux chiffres sont avancés ici et là. Ils ne sont pas officiels et ne sont pas utilisables pour un diagnostic sérieux de la situation. Le désintérêt des pouvoirs publics pour le phénomène est manifeste. Malgré les nombreux articles de journaux faisant état d’une augmentation du nombre de suicides et la multiplication de séminaires et rencontres autour de ce phénomène, aucune enquête nationale n’a été commandée en dehors de celles réalisées à Tizi Ouzou et Béjaïa. Les raisons de ce désintérêt demeurent obscures. D’aucuns affirment que le tabou concernant le suicide paralyse toute initiative des services concernés. Un quotidien national indépendant titrait, il y a plusieurs mois, en première page : « Un suicide en Algérie toute les 12 heures ». Cela fait 728 décès par an. Rapporté à la population du pays (30 millions d’habitants environ) le taux est de 2,4/100 000 habitants. Un rapport de la gendarmerie nationale, rendu public en février 2006, fait état de 192 décès par suicide durant l’année 2005, soit 0,64/100 000. Une autre source, se prévalant des services de police, annonce 210 suicides (0,70/100 000) pour l’année 2004 et 244 suicides (0,81/100 000) pour l’année 2005. 4571 sujets ont mis fin à leurs jours de 1995 à 2003 (soit en 9 ans). Ce chiffre est annoncé en février 2005 à l’occasion d’un séminaire national sur le suicide organisé par le Forem (fondation pour la recherche médicale). Cela fait en moyenne 508 suicides/an, soit 1,68/100 000 habitants. Ces données, qui se revendiquent d’une étude épidémiologique, ne semblent pas, de l’avis même du président du Forem, refléter la réalité. Ces chiffres sont fantaisistes et, en tout cas, non officiels. Les rapports faits ici et là par les services qui traitent directement des cas de suicides (gendarmerie, services de police, protection civile, etc.) ne possèdent pas les informations complètes et indispensables à un diagnostic précis du phénomène. La moyenne nationale habituellement évoquée est de 2 à 3/100 000. Elle n’est certainement pas réaliste. Même si le nombre de suicides en Algérie est en augmentation, nous pensons, et cela peut sembler paradoxal, que ces chiffres sont en deçà de la réalité. Ainsi, pour « alarmante » qu’elle soit, l’information, rapportée par les journaux concernant le suicide dans notre pays, est très loin de la vérité. Le taux de suicides devrait être plus élevé.
Regardons les chiffres ailleurs dans le monde
En France, il y a un suicide toutes les 40 minutes. Soit 12 000 suicides/an. En moyenne, 20/100 000 habitants. En Italie, le taux est de 8/100 000 habitants, il est de 8 en Espagne, de 24 au Danemark et de 13 aux USA.Nous ne connaissons pas la réalité du suicide chez nos voisins du Maghreb (Tunisie et Maroc). Aucun chiffre officiel n’est donné. Comme en Algérie, il semble qu’il n’y ait pas eu de recherches sérieuses dans ces deux pays. Un taux de 3 à 4 suicides/100 0000 habitants est officieusement avancé. Dans le monde, il y a un suicide toutes les 40 secondes. Une tentative de suicide toutes les trois secondes. Un million de personnes sont décédées par suicide en 2001. 1,4% de la morbidité mondiale. Le suicide tue dans le monde plus que les homicides (500 000/an) et les guerres et autres attentats terroristes (230 000/an) réunis. Ce chiffre passera à 1,5 million en 2020. Des statistiques officielles existent dans les pays développés. Elles sont publiques. Elles ne reflètent pas toujours la réalité avec exactitude. « Elles ne sont ni justes ni fausses, ce sont des points de vue », disent les spécialistes. mais elles ont le mérite d’exister et de servir de base de travail et de réflexion aux pouvoirs publics des pays concernés. Les raisons invoquées concernant les erreurs statistiques sont notamment la dissimulation du suicide par les familles et son camouflage en accident ou en mort naturelle. A l’inverse, quelquefois, des homicides sont déclarés comme suicides, pour des desseins faciles à comprendre. Ce cas de figure est plus rare. La dissimulation du suicide est particulièrement observée dans les familles et les communautés conservatrices où l’interdit religieux rythme la vie quotidienne. C’est une donnée universelle. Elle reste valable en Algérie, pays musulman, où le poids des traditions et de la religion est très important.
Pourquoi se suicide-t-on ?
Si le passage à l’acte suicidaire est une affaire privée, il n’engage pas moins le groupe social dans son organisation, dans sa culture et dans ses mécanismes régulateurs. Le suicide marque non seulement le déséquilibre et le dysfonctionnement de la communauté, mais aussi l’échec de ses stratégies d’équilibre. C’est pour cela que le suicide est aussi un problème de société et qu’il interpelle la conscience de chacun. Toutes les religions interdisent le suicide et le suicidé jette la honte sur sa famille qui est vouée au mépris public. L’Algérie est un pays musulman, traditionnellement imprégné des valeurs islamiques. C’est pourquoi le passage à l’acte suicidaire s’y produit, a priori, moins souvent. Dans tous les cas, il est socialement moins visible car quand il se produit, il est tu par les familles qui y sont frappées. En réalité, aujourd’hui, les religions, ciment et régulateur social, n’empêchent plus le suicide, mais elles continuent encore à le taire. C’est pourquoi il n’est pas toujours aisé pour les pouvoirs publics, quand ils en ont la volonté, de prendre connaissance des cas de suicides et d’en faire la comptabilité exacte. C’est pourquoi aussi, des spéculations à la coloration moralisatrice et quelquefois inquisitrice, ont tenté, dans notre pays, de polluer le débat concernant ce problème. Les uns et les autres ont voulu impliquer la religion dans l’origine de la crise psychologique qui amène le sujet à cet acte ultime. La comptabilité morbide égrenée par les médias concernant le suicide en Kabylie a amené des acteurs de la vie politique nationale à interpréter celui-ci (le suicide), comme le résultat d’une carence de la foi dans cette région du pays. Les sujets qui sont passés à l’acte sont stigmatisés, culpabilisés, blâmés et parfois, excommuniés. Le suicidé est ici spolié de son acte en tant qu’initiative individuelle, pour devenir un acte qui engage toute la collectivité. Une manipulation du suicide qui confirme, s’il en est, son caractère social. Il s’agit là, bien sûr, des effets pervers d’une médiatisation exagérée ( ?) du phénomène du suicide. C’est ainsi que nous avons eu à entendre, ici ou là, que le passage à l’acte suicidaire est le fait de sujets agnostiques, athées, communistes, alcooliques, évangélisés et que sais-je encore ? Des jugements de valeurs et des propos infamants ont été ainsi proférés, en particulier par des hommes politiques non seulement à l’endroit des suicidés, mais aussi à l’endroit des régions où une supposée augmentation du meurtre de soi est constatée. De semblables anathèmes ont été proférés dans la Russie (URSS) des années 1920/30 nouvellement communiste, à l’égard des suicidés. Les Bolcheviks attribuaient le suicide « à des classes sociales mourantes et à l’influence de leur idéologie décadente ». Quand le suicide a contaminé — le pouvoir politique d’alors avait évoqué une épidémie de suicide — les membres des jeunesses ouvrières communistes, les responsables du parti s’étaient empressés de dire que les suicidés n’avaient « pas de racine dans la vraie jeunesse ouvrière et révolutionnaire ». Enfin, Staline, en personne, a vite renié son propre fils lorsque ce dernier a tenté de mettre fin à ses jours. « Dis à Yakov de ma part qu’il s’est conduit comme un hooligan et un maître chanteur avec qui je ne peux plus rien voir de commun », avait-il écrit à sa femme. Il est bien sûr inacceptable et est irresponsable de réduire le problème du suicide et les souffrances des sujets à des préjugés moralisateurs, religieux ou politiques. Cela est d’autant plus irresponsable quand ceux-ci (les préjugés) s’habillent de la compétence médicale pour jeter le doute sur la moralité du sujet qui met fin à ses jours. « A Tizi Ouzou, entre deux bars il y a un bar », disait, pour donner du sens au passage à l’acte suicidaire, un confrère psychiatre dans un commentaire concernant le suicide en Kabylie. De tels propos sont contraires à l’éthique, et traiter avec dérision et une telle désinvolture « le meurtre de soi » constitue une tromperie intellectuelle et une faute professionnelle. Réduire le passage à l’acte suicidaire à la quantité de bière consommée ou à l’assiduité avec laquelle est fréquentée une taverne, n’est pas admissible. Cela jette, à titre posthume, l’opprobre et le discrédit sur un sujet dont la détresse est disqualifiée, au profit d’une supposée perversion de ses mœurs.
Qui se suicide ?
« Chaque société est prédisposée à fournir un contingent déterminé de morts volontaires… » Si nous adhérons à cette thèse de Durkheim, il y a bien évidemment des suicides en Algérie. Et ils devraient être très nombreux. Tous les ingrédients y sont réunis. Les sujets les plus jeunes sont les plus vulnérables. Dans l’absolu, le nombre de décès par suicide, ainsi que celui des tentatives de suicide, devrait aller crescendo.
Pourquoi ?
Parce que la population algérienne est très jeune. Plus de 70% des sujets ont moins de 30 ans. Les maladies psychiques les plus graves surviennent avant cet âge. Nous pensons notamment à la psychose schizophrénique, qui apparaît entre 14 et 30 ans, et aux états dépressifs. Même si la grande majorité des personnes souffrant de maladie mentale ne meurent pas par suicide, il demeure que ce passage à l’acte est, dans la majorité des cas, en relation avec une pathologie psychique ou des troubles de la personnalité. Des études réalisées en Europe et aux USA ont montré que 90% des personnes suicidées présentaient un trouble mental. Y sont compris, les troubles liés à l’alcoolisme et aux toxicomanies. Il faut savoir, les psychiatres, eux, savent bien, que le suicide vient parfois révéler une dépression jusque-là méconnue par l’entourage. Le passage à l’acte suicidaire est inaugural. Il en est de même concernant le suicide du schizophrène, l’acte immotivé que rien ne pouvait, a priori, prévoir et justifier. C’est dans ces cas que l’incompréhension fait dire à la famille et au journaliste que le suicidé était jusque-là normal et en bonne santé. Durkheim avait écrit : « … il y a aussi des facteurs de suicide qui font sentir leur action sur l’ensemble de la société… le taux de suicide est le produit de ces facteurs… » Ceci voudrait dire que les problèmes de la vie constituent des éléments qui viennent modifier, au-delà de la vulnérabilité propre à l’individu, le destin des sujets et de la collectivité à laquelle ils appartiennent. Tout le monde ne se suicide pas pour des raisons sociales et/ou économiques. Il est aisé d’imaginer le désastre que cela ferait dans un pays comme le notre, où les problèmes et tracas de la vie sont endémiques. Les événements de la vie et le stress que ceux-ci gênèrent peuvent, toutefois, amener les personnes vulnérables et/ou malades à cette situation extrême. Chez des sujets malades, le passage à l’acte suicidaire est précipité par le handicap social surajouté qui les empêche de vivre en harmonie avec la communauté. Trouver du travail, un logement, un conjoint (une femme ou un mari) est déjà un exploit pour une personne en bonne santé, il est facile d’imaginer la difficulté que cela constitue pour cette catégorie de malades. Les sujets jeunes sont particulièrement exposés et de façon « chronique » aux problèmes de la vie. Nombreux sont ceux qui font très tôt l’expérience de la galère. Exclu de l’école, sans métier, le jeune algérien se retrouve dans la rue. « Se casser » au plus vite de ce pays qu’il n’aime plus, constitue la seule perspective d’avenir. Et pour cause, il n’a pas de travail. Il sait qu’il n’aura pas de logement, il voudrait voyager, avoir une voiture, des loisirs. Tout cela est impossible. Vingt millions d’individus ont moins de trente ans en Algérie, cela fait beaucoup. 30% des sujets en âge de travailler — le chef du gouvernement a, quant à lui, avancé, il y a quelques semaines, le chiffre de 11% — ne trouvent pas d’emploi, en dehors de ceux qui se sont investis dans le trabendo, ce commerce informel qui occupe une bonne partie de nos jeunes chômeurs. Ces derniers, qui ont généralement un niveau scolaire bas, n’ont aucune qualification et travaillent sans couverture sociale. Selon l’office national des statistiques (ONS), 53% de la population occupée, soit quatre millions et demi de sujets, travaillent sans assurance sociale. 

A suivre
 
Source El Watan
 
Le Pèlerin
 
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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 06:20
De la guerre et de l’Islamophobie
les discours de la haine

L’islamophobie est en train de prendre des proportions alarmantes.

La guerre est déclarée, surtout après le 11 septembre. Une aubaine morbide pour ceux, qui, après la fin de la guerre froide, ont pris comme figure du nouvel ennemi: le musulman. Une vieille rengaine, avec ses clichés anciens. Les extrémistes de tous bords sont en train de prendre en otage le monde entier et le monde arabo-musulman en particulier. Chacun y va de sa fatwa ou de son discours belliciste. Les charlatans et va-en-guerre sont partout. Pour les intégristes un des buts est d’enfermer les valeurs culturelles et spirituelles dans une vision rétrograde. Pour des soit-disant modernistes, il s’agit de soumettre ces valeurs à des paramètres qui les vident de leur sens en les occidentalisant. La situation est préoccupante, l’islamophobie profite de ces deux tendances de la contrefaçon. La liberté de conscience est un acquis garanti par l’Islam, et la foi est une affaire privée. Nul ne doit interférer, mais il reste à le démontrer tous les jours dans les faits. Par ailleurs, les dires, les idées et les actes des uns et des autres, une fois rendus publics, doivent être déconstruits et critiqués avec sérénité. Car il est question d’enjeux qui concernent l’avenir. En ce mois de Ramadhan, pour l’Islam, temps majeur du souvenir de la révélation du Coran, pour certains intellectuels, en particulier résidents en rive Nord, qui se disent «musulmans de culture», on les lit et on les entend commenter dans la presse. Même s’ils ont basculé dans un autre univers mental, et c’est leur droit, qui peut les rendre insensibles aux questions que se pose le peuple profond.

L’urgence d’un débat

Pis, certains pseudo-convertis en rive Nord, ultraminoritaires, chevaux de Troie, pour troubler les esprits, prétendent se fabriquer des recettes de croyance à la carte, self Islam, disent-ils, et déclarent, par exemple, qu’il n’est pas nécessaire de jeûner durant le Ramadhan, un des cinq piliers de l’Islam. D’autres fabulent en se concoctant un nouvel Islam à la mode du jour. Situation tragi-comique. Et c’est à ceux-là que des médias étrangers ouvrent leurs colonnes et offrent leurs plateaux de télévision. Chacun est libre, mais, on est également libre de ne pas partager des affirmations et positions de ces «intellectuels». C’est donc avec le sourire que l’on réfute ces situations de polémiques, pathétiques, d’auteurs en mal de sensationnel et de bouc émissaire. Les spéculations qu’ils pratiquent avec pédantisme et inadéquation ne nous intéressent pas. Ce qui est si haut et si grand se moque de ces fades pitreries. Tout comme doit être triste la vie de ceux qui cultivent le repli, la fermeture et la haine de l’autre, sous prétexte d’êtres victimes de l’ordre dominant. Il est urgent de prendre la parole et de débattre pour clarifier.
Ce qui doit retenir notre attention est le travail d’intellectuels sérieux qui s’interrogent sur les difficultés de nos communautés. La plupart parmi les intellectuels dits «modernistes», par exemple, originaires de la rive Sud, sont parfois brillants, capables d’oeuvres utiles. Mais leur discours est inaudible, hermétique, d’abord de par leur vocabulaire et leur vision abstraite. La vision de certains d’entre eux au sujet des valeurs de leur origine est souvent biaisée, comme nombre de «convertis» à une nouvelle vie. Sans discernement, ils se présentent en donneurs de leçons et ne regardent que les aspects négatifs de leur passé. Ils confondent souvent entre références fondatrices et dérives politiques, sociales et historiques. Certes, il y a des difficultés et des conditions pour interpréter les textes, en particulier le Coran. Et ce travail possible et nécessaire reste insuffisant. Mais c’est un aveu d’impuissance que de prétendre y trouver la cause de retards et d’incohérences de certains des musulmans d’aujourd’hui.
Et plus encore, c’est un aveu d’échec, de déformer la culture de l’autre ou de soi et de vouloir rendre caduc tel ou tel verset ou disposition coranique, au lieu de faire évoluer l’interprétation et la compréhension. Bien plus, ils tombent dans le piège du dénigrement systématique et sous le poids de l’air du temps, ils alimentent la désinformation, la propagande du choc et de la confrontation. Désespérés par des paralysies de la tradition, ils répètent que le seul mal vient du dedans de la religion et de la communauté. Ils préconisent l’alignement, le passage à l’Ouest sans conditions et la réforme des fondements. La réforme et le renouveau, sans l’ombre d’un doute, sont vitaux pour dépasser les pesanteurs qui assaillent et relever les défis. Cependant, ces «intellectuels» occultent les causes externes du repli et celles des violences aveugles, injustifiables. Tout comme ils feignent d’ignorer les buts de la guerre injuste, sourde et directe qui est en train de s’amplifier contre les musulmans. Pour tarir la source, il faut une pensée objective et corriger les dérives internes.
Leur lecture historiciste et positiviste répond aux besoins de ceux qui s’inventent des ennemis et cherchent à faire diversion à d’autres problèmes du monde. La religion-refuge et les crispations identitaires, deux maux visibles et minoritaires de nos sociétés, et qui ont des causes diverses liées aux contradictions de notre époque et à l’archaïsme de certaines pratiques sociopolitiques des régimes en place, sont un prétexte pour ces courants, traumatisés, pour certains, par les effets de l’ignorance et de l’intégrisme, ou, pis, manipulés.
Leur modèle est le laïcisme outrancier, le libéralisme sauvage et la permissivité, présentés comme condition du «progrès». Rares sont leurs critiques adressées au modèle dominant et aux dérives de la modernité. Tout comme est inexistante l’autocritique chez les groupes politico-religieux, de la fermeture qui instrumentalisent la religion, nuisant à ce qu’ils croient défendre et refusant de reconnaître les aspects positifs de la vie moderne. Ces deux mouvements de la fermeture et de l’apologie pour les uns et de la dépersonnalisation et de la dilution pour les autres, qui s’opposent, empoisonnent les relations entre les gens de culture et de religion différentes et tentent de tromper l’opinion publique. Alors que ce qui compte aujourd’hui dans le monde n’est pas d’être d’abord croyant ou incroyant, mais réside dans la capacité à s’ouvrir et être juste, sans imaginer détenir l’exclusivité de la vérité. L’immense majorité des musulmans ne se reconnaît dans aucune de ces deux tendances.

Un message universel

Les uns comme les autres tentent de faire croire à des contrevérités, pour des raisons différentes. Par exemple, que l’Islam serait incompatible avec la sécularité, la démocratie et la rationalité, alors que ces questions se posent autrement. Et l’histoire prouve que l’Islam, par-delà des vicissitudes, en tant que religion et civilisation, a généralement libéré les êtres qui s’y rattachent et permis leur élévation, sur nombre de plans. Aujourd’hui, la complexité de la réalité mondiale, les défis communs à tous les peuples, et plus encore pour le monde arabo-musulman mis sur le banc des accusés, devraient amener les intellectuels pertinents opposés au fanatisme, à l’arriération internes et aux menaces externes de recolonisation sous d’autres formes, à repenser les problématiques avec objectivité et humilité. Les musulmans ne sont pas dupes, fidèles à leur ligne de communauté médiane, ils aspirent à la liberté dans la dignité et à la spiritualité. Aucun matraquage médiatique, aucune propagande ni aucune force au monde, tout ensemble, aussi brutaux et hégémoniques soient-ils, ne peuvent venir à bout de la résistance morale des musulmans attachés à leur témoignage de foi, à leur patrie et souci d’authenticité. Résistance qui fait d’eux des dissidents. Et lorsque cette résistance, au lieu de mettre l’accent sur la démocratie interne, la science et la culture authentique, prend, au contraire, parfois, des formes aveugles, réactionnaires et néfastes, ils deviennent une cible facile. Tombant dans le piège de ceux qui, de toutes les manières, leur font la guerre, directe ou indirecte, comme la politique de deux poids, deux mesures, qui s’est instaurée; nouvelle norme de la loi du plus fort.
L’Islam n’appartient pas qu’aux musulmans. Son message est universel et la différence est une richesse. Même s’ils ne prennent pas en considération les valeurs de sens que le peuple profond n’a pas abandonnées, valeurs opposées au matérialisme et au libéralisme sauvage et autres idéologies inhumaines, il y a lieu de lire et de dialoguer avec ceux qui traitent des problèmes des musulmans et de notre temps, pour apprendre à pratiquer l’autocritique, nuancer, prendre des distances et avancer. Certains combattent peut-être l’obscurantisme, ce qui est logique, mais, ils le font de manière qui affaiblit et discrédite cette légitime position et celle des sociétés du Nord, comme du Sud, car ils pratiquent l’amalgame et la stigmatisation. Ils subissent les limites et contradictions de la posture. Libre à eux. Pour certains qui critiquent, leur intention est saine, même si on diffère avec eux. Ils sont à la fois révoltés par les fous et les criminels qui ont usurpé la qualité de musulman et opposés aux archaïsmes de certains des régimes de nos contrées. On peut comprendre la cause de leurs critiques, mais non point leurs développements, partialités et errances. Il est nécessaire d’essayer de libérer le débat interne et international. L’islamophobie est en train de prendre des proportions alarmantes. Les discours et pratiques xénophobes et discriminatoires en ce qui concerne les minorités musulmanes en Europe, et celles qui visent la question de l’entrée de la Turquie à cet ensemble, et les menaces directes à l’encontre de l’Iran au sujet de son droit légitime à l’énergie nucléaire, sans oublier les tragédies palestinienne et irakienne, sont le reflet du délire et de la gravité de la situation. D’un autre côté, il est urgent de sensibiliser et d’éduquer nos coreligionnaires à la culture de l’ouverture, de la vigilance et du raisonnable, notamment ceux qui s’enferment dans le passéisme et le traditionalisme étroits, afin qu’ils honorent la vie, respectent la différence et ne donnent pas de l’eau au moulin des détracteurs de notre civilisation. Cela dépend sans doute de la réforme démocratique de nos systèmes politiques, sociétés, alpha et oméga de toute avancée réelle, sinon, l’avenir risque de se dérober pour tous.
Nous avons besoin de tout le monde pour faire face, à la fois, au risque de dépendance chronique, de désordres, de remise en cause des acquis historiques du droit des peuples, de la déshumanisation qui menace et donc au retard en matière démocratique, sur le plan interne comme sur le plan des relations internationales. Nous devons tenter de dialoguer et de nous allier, de par le monde, avec tous ceux qui s’opposent aux injustices et à l’extrémisme d’où qu’ils viennent. Et partant, débattre avec la catégorie de citoyens du monde, les élites politiques et scientifiques, qui sont franches et ne jouent pas avec les valeurs humaines. Partout, la situation est grave et certains tentent de diviser pour régner. La cause du vivre ensemble et du droit à la différence est noble et juste. Pratiquons la vigilance, le dialogue et les alliances.
 
Source L’Expression
 
Le Pèlerin
 
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29 septembre 2007 6 29 /09 /septembre /2007 23:50
Les remèdes beauté de grand-mère !!
Le jus de citron
 
Le jus de citron:tonifiant et anti-rides
C’est très bon pour la peau! ça nettoie et tonifie l’épiderme!
Ma grand-mère l’utilisait étant jeune et aujourd’hui a 75ans elle a une peau assez bien préservée pour son age!

Préparation:

Presser un demi citron.
Appliquer le jus sur tout le visage. (attention à ne pas en mettre dans les yeux)
Laisser sécher le jus sur la peau (si votre peau vous piquotte un peu c’est normal, le citron est entrain d’agir)
Laisser agir pendant 1h puis rincer avec de l’eau tiède.
Sécher votre peau à l’aide d’une serviette.
>>Vous sentirez votre peau plus douce et plus propre!
>>Vous pouvez le faire plusieurs fois par semaine (personnellement, je ne le fait qu’une fois par semaine et c’est suffisant)
pour les cheveux
Pour les cheveux secs, et je leur fais parfois un brushing, ce qui n’arrange rien.
Donc pour soigner mes cheveux, je leur fais un masque naturel, que je laisse reposer au moins une heure, avant de les shampouiner :
- 1 oeuf
- 1 c à S de miel
- 1 c à S d’huile d’olive
- 1 c à S de jus de citron
Après ça, mes cheveux brillent.

Source Forum d’Algérie
 
Le Pèlerin
 
 
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29 septembre 2007 6 29 /09 /septembre /2007 23:47

Chasse aux gorilles

 
C'est un type qui va en Afrique chasser le gorille avec un guide. Un beau matin le guide arrive avec un filet, un chien et un fusil et lui dit :
Ce matin on va capturer un gorille, je t'explique la technique : on repère un arbre ou il y a un gorille, je monte dedans, je secoue l'arbre, le gorille tombe et là le chien (qui est dressé pour ça) le mord aux testicules, ça paralyse le gorille et tu n'as plus qu'à le capturer au filet.
- OK mais le fusil c'est pourquoi faire?
- Si c'est moi qui tombe tu tues le chien.
 
De la part d’une Correspondante
 
Le Pèlerin
 
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29 septembre 2007 6 29 /09 /septembre /2007 23:33
Tourte de viande hachée
 
1 Ingrédients
 
Pour la pâte :
 
200 g
de farine
50 g de beurre
1
pincée de sel
Eau tiède
Pour la farce
200 g de viande hachée
100 g de pain de
mie
100 g de gruyère râpé
50 g de câpres
10 œufs frais
2 œufs durs
1 bouquet de persil
1/2 cuillerée à café de poivre noir
1/2 cuillerée à café de curcuma
1
pincée de sel


2 Préparation


Dans une terrine, mettez la farine tamisée et une pincée de sel. Faites une fontaine au milieu et versez-y le beurre fondu. Pétrissez la pâte, en versant progressivement l’eau tiède nécessaire. Continuez à pétrir, jusqu’à ce que la pâte devienne homogène et ferme. Ramassez la pâte, couvrez et laissez reposer .
Mettez la viande hachée dans un litre d’eau et laissez bouillir jusqu’à évaporation totale de l’eau. Ajoutez ensuite un
filet d’huile, assaisonner de poivre noir, de curcuma et de sel. Faites cuire le mélange sur feu moyen. Retirez du feu, ajoutez deux œufs durs coupés en morceaux, la mie de pain, le gruyère râpé, les câpres et le persil haché. Mélangez le tout avec 10 œufs crus et réservez.
Reprenez la pâte et partagez-la en deux boules égales. Abaissez la première boule de pâte au rouleau à pâtisserie, jusqu’à obtention d’une feuille ayant un diamètre égal à celui du plateau. Déposez-la sur ce dernier et versez dessus la
farce . Abaissez la deuxième boule de pâte. Découpez-la en fines lanières. Disposez les lanières de pâte, une à une, sur la tourte en les croisant. Enfournez et faites cuire la tourte pendant une demi-heure environ.
 
 
Bon appétit
 
 
Source Bahdja.com
 
Le Pèlerin
 
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