Sidi-Ghilès (Tipasa) - Le siège de la mairie brûlé par un groupe de citoyens
La grogne et le tumulte ont commencé avant-hier. A Sidi Ghilès, chacun s'imaginait que ce n'était qu'un chahut de gamins dans cette ville de 15 000 habitants. L'origine de la contestation fut un immense hangar commercial que certains convoitaient, du fait de son positionnement idéal bordant la Route Nationale N°11.
Mais ce fut l'intérêt public qui a prédominé. Les responsables de la commune et de la daïra ont opté pour l'impérieuse nécessité d'affecter cet hangar à la CNAS en vue d'y ériger une antenne. «Dès que les aménagements commencèrent, un habitant de la ville, dont le kiosque a été érigé juste à l'entrée de cet hangar, n'a pas accepté d'être délogé de ce kiosque précaire, argumentant qu'il lui revenait de droit de bénéficier de ce local aux lieu et place de la CNAS», nous a précisé le chef de la daïra de Cherchell. «N'ayant pas obtenu gain de cause par la grogne et le tumulte, cette personne, qui a des antécédents judiciaires ainsi qu'une dizaine de jeunes, se sont dirigés vers le siège de la commune de Sidi Ghilès, munis de bidons d'essence et de massues et hurlant des slogans hostiles et incendiaires à l'encontre du président de l'APC. Malgré l'intervention des services de sécurité pour calmer les esprits des contestataires, l'un s’est introduit dans les bureaux de la commune et aspergé d'essence plusieurs documents, chaises, bureaux et bibliothèques», a ajouté le chef de la daïra de Cherchell. Plusieurs témoins oculaires, présents sur les lieux du drame, nous ont informé que le feu s'est propagé aux salles mitoyennes à une vitesse foudroyante. En à peine quelques minutes, l'ensemble de la bâtisse s’est transformé en un brasier. Ces témoins ont relaté que malgré l'intervention des éléments de la Protection civile et des services de sécurité, le feu a consumé plusieurs bureaux. Selon le chef de la daïra, «le principal assaillant et la dizaine de jeunes qui lui ont prêté main forte ont été arrêtés». Les responsables de la police nous ont informé qu'à la suite de cette opération, plusieurs jeunes arrêtés ont été remis en liberté. Mais le principal assaillant a été placé en garde à vue. Toutefois, il convient de rappeler que la petite commune de Sidi Ghilès, située à quelques kilomètres au sud-ouest de Cherchell et à 100 kilomètres d'Alger, est auparavant sortie de son anonymat à la suite de plusieurs épisodes similaires. Cette ville avait, dans le passé, connu plusieurs autres manifestations de ce type, comme lors de la distribution de logements en 2009, où des édifices publics ont été mis à mal et qui avait vu le départ du l'ancien maire de la ville. Dans cette même ville, les habitants de l’agglomération semi-urbaine appelée Hai-Hamdani nous ont rappelé le problème vécu, lors des années précédentes où des habitants de cette cité, au nombre de 30, qui occupaient illégalement une grande parcelle en friche, depuis les années soixante-dix, ont été sommés d’évacuer les lieux. Ces habitants nous ont fait savoir qu'ils rejetaient cette décision. Ils estiment que les occupants ne gênaient personne, du fait qu’ils étaient sur une terre domaniale à l’abandon. Mais dès que l'Etat avait voulu récupérer cette parcelle de terre en vue d'y ériger une structure sociale d'accompagnement, le problème a revêtu un aspect ayant entraîné des troubles.
Source Le Soir d’Algérie Larbi Houari
Le Pèlerin