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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

cirque-de-gavarnie.jpg

Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 00:20

Martine Aubry, la bûcheuse qui a œuvré pour la gauche

 

 

 

Martine Aubry le 22 novembre 2008 à l'Assemblée nationale à Paris

 

Martine Aubry, désignée Premier secrétaire du Parti socialiste mardi 25 novembre, est née le 8 août 1950 à Paris. Elle est la fille de Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne. Militante socialiste depuis 1974, cette énorme bûcheuse, diplômée de Sciences-Po et de l’ENA, a d’abord travaillé quinze ans au ministère du Travail.

Après un détour dans le privé, chez Péchiney, elle connaît sa première expérience gouvernementale comme ministre du Travail sous Edith Cresson, puis Pierre Bérégovoy. Après la déroute socialiste de mars 1993, elle rebondit en créant la Fondation pour agir contre l’exclusion, et trouve une assise électorale dans le Nord.

 

Jacques Delors : «En politique, elle est meilleure que moi»

Brillante, franche, voire arrogante, selon ses détracteurs, elle s’impose au poste de ministre de l’Emploi du gouvernement Jospin. Son nom est associé à toutes les réformes de gauche engagées entre 1997 et 2002, des 35 heures à la couverture maladie universelle, en passant par la loi sur les exclusions et les emplois-jeunes.

La maire de Lille signe un retour éclatant sur la scène politique nationale avec sa réélection triomphale en mars 2008. «J’ai toujours pensé qu’en politique, elle était meilleure que moi», confiait au «Monde» son père le 19 avril 2008.

 

Source 20 minutes.fr

 

Le Pèlerin

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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 07:07

Quoi qu’il en soit plus rien ne sera comme avant au Parti Socialiste

 

 

Selon plusieurs sources, l'écart entre les deux candidates ne dépasserait pas 200 voix alors que 233.000 adhérents socialistes étaient appelés à les départager.

Martine Aubry aurait gagné la consultation des militants.

Sur 95% des bulletins, elle obtient 50,5% des suffrages", a affirmé Claude Bartolone, l'un de ses lieutenants. Il a précisé que ce résultat du second tour ne tenait pas compte de la fédération du Nord et de la Guadeloupe.

« Il semble maintenant acquis que Martine Aubry est la nouvelle premier secrétaire du PS», a également déclaré à la presse Razzye Hammadi, secrétaire national, au siège du Parti socialiste. "Il y a en effet des contestations, mais elles ne changent pas la nature des résultats", a-t-il ajouté.

Certes il est regrettable que le vote ai donné lieu :

-      à certains excès, 

-      à un résultat dont on eut préféré qu'il soit plus net, 

mais c'est le prix à payer pour avoir une démocratie vivante.

Il faut se préparer à remettre le PS au travail, à recoller les morceaux brisés, à apaiser les esprits.

Quelles premières leçons devons nous tirer de ce vote :

-      Un désir de changement évident,

-      La fin du machisme  en politique et l’on ne peut que s’en féliciter,

-      Une défaite des indétrônables qui ont certainement apporté beaucoup au paysage politique de la France mais qui doivent tirer les leçons de la démocratie et respecter le vainqueur….

Ségolène Royal n’a pas su prendre le virage de la social démocratie qui semble être la seule capable de conduire le pays vers la modernité…. De toutes façons, Martine Aubry devra composer, face à tous les « Pisse Vinaigre » qui ne manqueront pas de descendre cette femme de caractère…et respectable à bien de égards.

Il nous reste qu’à lui souhaiter bonne chance ….

Gouverner, c’est aussi composer avec les autres et c’est peut être là que réside la clé du succès, tant en interne, que vis à vis des Français et du renouveau du paysage politique

Je souhaite donc bonne chance à Martine Aubry et bonne chance à une France démocratique et fraternelle.

La France est riche de son patrimoine culturel….Vouloir uniquement faire du fric, à la Bush, à la Sarkozy,  nous a conduit au bord du précipice financier….

La France ne peut pas se permettre d’en perdre plus avec un libéralisme qui veut moins d’état mais qui ne cesse de tendre la main lorsqu’il perd des sous.

 

Le Pèlerin

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2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 00:02

ensemblenjustice.org : rejoignez l'appel des citoyens en faveur d'une véritable action de groupe

Bonjour ,

Victime de l'entente entre les opérateurs de téléphonie mobile, vous avez calculé votre préjudice individuel sur cartelmobile.org.

Faute d'existence de la véritable action de groupe, nous n'avons pu obtenir en un seul procès l'indemnisation des 20 millions de victimes des opérateurs. L'opération que nous avons lancée ne bénéficiera au mieux qu'à 12 000 personnes sur les 20 millions d'abonnés victimes (0.06%).

Aidez-nous à obtenir l'action de groupe en signant notre appel sur www.ensemblenjustice.org afin que demain, nous puissions agir pour réclamer l'indemnisation de toutes les personnes qui, comme vous, sont des victimes de litiges de masse dont le sort n'est jamais réglé.

Pour en savoir plus sur l'action de groupe, cliquez ici.

Nous comptons sur votre mobilisation et vous remercions de faire circuler largement cet appel.

A bientôt !

Le Pèlerin

 

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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 23:00
Quand Portugais et Espagnols tentaient de prendre pied en Afrique du Nord

Philippe Conrad

Historien. Directeur de séminaire au Collège Interarmées de Défense

 

Alors qu'ils se lancèrent avec le succès que l'on sait à la conquête des Amériques, les royaumes d'Espagne et du Portugal n'ont jamais réussi à pénétrer durablement en Afrique du Nord, ni sur les rivages atlantiques ni en Méditerranée. De la croisade portugaise à la lutte contre les barbaresques, de la « Bataille des trois rois » aux fréquents accrochages devant Alger ou Tunis, Philippe Conrad fait revivre ici quelques expéditions restées célèbres autant pour leur esprit chevaleresque que pour la ferveur populaire qui glorifia le destin de Ferdinand le Saint ou de Sébastien Ier.

Le détroit, un enjeu majeur dès l'Antiquité

Dès l'Antiquité, le contrôle du détroit permettant le passage de la Méditerranée à l'Atlantique est apparu comme un enjeu majeur pour les puissances du temps. Les Phéniciens s'installent à Lixus – près de l'actuelle Larache – dès la fin du IIe millénaire avant J.-C. et leurs cousins carthaginois s'établissent à leur tour, cinq siècles plus tard, à proximité des Colonnes d'Hercule où ils retrouvent leurs concurrents grecs. À l'époque romaine, Tingis (la future Tanger), sur la côte méridionale du détroit, et Gadès (la future Cadix), au sud de la péninsule Ibérique, gardent les portes de l'océan et, quand l'Empire abandonnera de fait la Maurétanie Tingitane, Romains puis Byzantins s'efforceront de conserver Septem, la future Ceuta, qui sera tour à tour une position avancée de la défense ibérique ou la base indispensable à toute intervention en Espagne.

Algésiras et Gibraltar, portes d'accès des envahisseurs musulmans

Ce n'est qu'après avoir pris – avec, si l'on en croit la tradition, la complicité du comte byzantin Julien – le contrôle de Ceuta que Tariq et Musa peuvent lancer l'assaut qui entraînera la fin du royaume wisigoth d'Espagne. L'émirat, puis le califat de Cordoue chercheront toujours à conserver le contrôle de la côte sud du détroit et, à la fin du XIe siècle, les Almoravides doivent d'abord – avec l'aide du roi de Séville Al-Motamid – prendre Ceuta au royaume hammadite de Malaga pour se porter au secours de l'Islam andalou, directement menacé par les progrès de la Reconquista castillane. La victoire décisive remportée par les royaumes chrétiens sur le calife almohade en 1212 à Las Navas de Tolosa prépare la « grande Reconquête » terminée avec la prise de Séville en 1248 et la balance des forces penche désormais en faveur des chrétiens. Leur seul adversaire dans la péninsule Ibérique demeure le petit royaume nasride de Grenade et ils tentent désormais de s'emparer en priorité d'Algésiras, de Gibraltar et de Tarifa, les traditionnelles portes d'accès des envahisseurs musulmans. La victoire remportée contre les Mérinides marocains au Rio Salado en 1340 les met en situation d'y parvenir rapidement mais les ravages de la peste noire et des guerres civiles qui affectent durablement la Castille renvoient à plus tard la prise de contrôle du détroit que se disputent également les Nasrides de Grenade et les Mérinides marocains. Les Portugais s'emparent cependant de Ceuta dès 1415 mais cette conquête ne débouche pas sur une expansion rapide en terre maghrébine et le petit Portugal – qui s'engage déjà dans la reconnaissance méthodique des côtes occidentales de l'Afrique – n'est pas en mesure, après l'échec subi devant Tanger en 1437, de pousser plus loin, dans l'immédiat tout du moins, l'aventure marocaine.

Presidios et fronteiras

Une fois réalisée, avec la prise de Grenade, l'unité espagnole, les Rois Catholiques – et plus spécialement Ferdinand, héritier des traditions d'expansion commerciale catalane et aragonaise – se tourneront à leur tour vers les côtes de Barbarie où les premiers presidios seront installés au début du XVIe siècle, alors que les Portugais établissent plusieurs comptoirs fortifiés sur la côte atlantique du Maroc. Engagée comme la poursuite logique de la Reconquista, cette politique va rapidement trouver ses limites en se heurtant à la réaction des sultans saadiens au Maroc et à l'irruption des Turcs dans le centre et l'est du Maghreb. Points d'appui avancés en territoire ennemi davantage que bases arrières d'une pénétration en profondeur, presidios espagnols et fronteiras ou fortalezas portugaises se maintiendront difficilement, même si Mazagan au Maroc et Oran en Algérie parviennent à durer jusqu'au XVIIIe siècle. Les ressources humaines limitées du royaume portugais et la charge écrasante que représentait l'immense empire constitué aux XVe et XVIe siècles condamnaient l'entreprise marocaine. Il en allait de même avec une Espagne qui apparaît certes comme la première puissance du temps mais qui – des Indes occidentales américaines à l'Empire germanique et des Pays Bas à ses possessions italiennes – doit disperser constamment ses efforts et ne peut pour cette raison, au moment où la pression turque se fait formidable en Méditerranée, engager des moyens suffisants dans une véritable conquête du Maghreb ; celle-ci ne figura d'ailleurs jamais parmi les objectifs de Charles-Quint ou de Philippe II. Une fois consommé l'échec des tentatives ibériques en Afrique du Nord, la persistance de la course barbaresque suscitera de nombreuses réactions européennes, notamment contre Alger, mais il faudra attendre 1830 et la prise de la cité corsaire par les Français pour que s'ouvre une page nouvelle de l'histoire méditerranéenne.

L'impossible croisade des Portugais


C'est sous le règne de Jean Ier – Joao –, le premier souverain de la dynastie d'Aviz, que le Portugal engage la croisade en terre africaine. Il s'agit d'employer les énergies d'une noblesse turbulente rétive à l'autorité royale et d'éviter, en renonçant à une action contre le royaume nasride de Grenade, toute complication des relations avec la Castille. La paix a été rétablie en 1411 avec le royaume voisin et il est désormais possible de concentrer tous les efforts contre l'ennemi traditionnel musulman dont les razzias lancées sur les côtes de l'Algarve sont toujours aussi dévastatrices. En fournissant au Portugal le contrôle de l'accès à l'Atlantique, une opération réussie au sud du détroit doit permettre de conjurer ce danger. Le roi est vivement encouragé en ce sens par son fils Don Henrique – celui dont l'histoire a fait Henri le Navigateur – convaincu qu'il convient de mettre un terme à l'affrontement avec la Castille et que « les Infidèles sont contre nous par nature, tandis le roi de Castille ne l'est que par occasion ». Réalisée en 1415 au nom de la Croisade – ce que confirme une bulle pontificale –, la prise de Ceuta apparaît comme le premier acte de la grande entreprise africaine ; prudent, Jean Ier se préoccupe surtout de renforcer le pouvoir royal et il faut attendre 1437 pour que son successeur Édouard Ier Duarte accepte de lancer, contre Tanger cette fois, une nouvelle expédition.

Celle-ci tourne au désastre. Encerclés, les Portugais doivent se rembarquer en catastrophe en abandonnant de nombreux prisonniers, dont le plus jeune des infants – Don Fernando, grand-maître de l'ordre d'Aviz – qui mourra en captivité à Fès en 1443 et deviendra dans l'imaginaire populaire Ferdinand le Saint, disparu en martyr de sa foi. Cet échec et les troubles qui accompagnent la succession d'Édouard Ier et les régences successives de sa veuve Éléonore d'Aragon et de l'infant Don Pedro reportent à plus tard la poursuite de l'aventure marocaine. Agé de six ans à la mort de son père, le jeune roi Alphonse V, que l'histoire a surnommé « l'Africain », ne réussit à imposer son autorité aux factions nobiliaires qu'à partir de 1449. Pleinement acquis aux idéaux de la chevalerie et de la Croisade, Alphonse V fut le plus ferme soutien du pape quand celui-ci voulut organiser, sans succès, la Croisade qui devait être la riposte à la prise de Constantinople par les Turcs. Poussé par son oncle Don Henrique, le roi de Portugal se résolut à agir seul et à porter la guerre au Maroc. Il s'empare ainsi en 1458, avec la fine fleur de sa chevalerie, d'Alcacer Seguer (Al-Qsar al-Saghir) – située sur le détroit, entre Ceuta et Tanger – et n'hésite pas à se proclamer « Roi du Portugal et des Algarves, de ce côté et de l'autre de la mer, en Afrique » ; mais les tentatives lancées contre Tanger échouent en 1460 et 1464.

Après l'établissement d'un point d'appui sur la côte atlantique, à Anfa en 1469, ce n'est que deux ans plus tard que les Portugais, débarqués en force à Arzila, parviennent à occuper Tanger, demeurée jusque-là imprenable. Jean II, « le Prince Parfait », qui régna de 1481 à 1495, prit soin de la défense des places déjà conquises en terre marocaine mais comprit que le Portugal – plutôt que de s'épuiser en de vains efforts de croisade – avait davantage intérêt à exploiter les potentialités ouvertes par ses navigateurs parvenus sur les côtes de l'océan Indien après avoir réalisé la circumnavigation de l'Afrique. C'est sous le règne de Manuel Ier (1495-1521) que les Portugais, profitant de la faiblesse des sultans mérinides marocains, reconnaissent en 1502 le site de Mazagan avant de s'y installer quatre ans plus tard, puis s'établissent en 1504 à Santa Cruz du Cap de Gué (Agadir), en 1508 à Safi et en 1513 à Azemmour.

Ces débuts encourageants sont brutalement stoppés en 1515 quand le roi Manuel Ier, qui souhaitait étendre la mainmise portugaise au-delà du littoral, est vaincu au combat de Mamora. Faute d'effectifs et de moyens suffisants, le Portugal ne pouvait envisager que la conservation des positions établies sur la côte ; celles-ci seront rapidement soumises à une pression grandissante. Il apparut alors qu'il était impossible au souverain de Lisbonne de contrôler durablement l'immense empire d'outre-mer constitué par ses navigateurs, des côtes brésiliennes à celles de l'Inde et du littoral africain aux Moluques, et de poursuivre dans le même temps au Maroc une pénétration qui se heurtait à des résistances de plus en plus vigoureuses. Jean III le Pieux ordonna donc d'évacuer certaines places marocaines, celles qui paraissaient les plus difficiles à protéger. Santa Cruz do Cabo de Gué était déjà tombée en 1541 aux mains des musulmans du Sous ralliés aux Saadiens qui, après avoir pris Marrakech, avaient entrepris depuis plusieurs années la conquête du Maroc central. Azemmour et Safi sont abandonnées peu après et l'année qui a vu Charles-Quint échouer dans sa tentative contre Alger apparaît décidément, dans la lutte multiséculaire engagée contre l'Islam maghrébin, bien malheureuse pour le camp des royaumes ibériques.

La Bataille des trois rois

On pouvait espérer que les souverains espagnol et portugais allaient désormais conjuguer leurs efforts contre l'ennemi commun mais l'importance grandissante pour Charles-Quint des affaires d'Allemagne condamna tout projet allant en ce sens. En 1550, Arzila et Al-Qsar-es-Seghir sont évacuées à leur tour. Aucune pénétration n'avait été possible vers l'intérieur à partir de cette dernière position mais il eût été en revanche plus facile de conserver Arzila, qui pouvait constituer une précieuse base d'opérations en direction de Fès. Les mesures décidées par Jean II furent donc critiquées, d'autant que les Portugais se maintenaient plus au sud à Mazagan, qui résista victorieusement à un siège en 1562 mais d'où toute action vers Marrakech était en revanche exclue. L'idéal de la Croisade et les espoirs de conquête marocaine vont pourtant resurgir avec Sébastien Ier, le petit-fils de Jean III, qui règne de 1557 à 1578 – cet enfant posthume de l'infant Jean Manuel disparu en 1554 n'a que trois ans à la mort de son grand-père. Objet d'une grande ferveur populaire, le souverain, que l'on avait surnommé le Désiré, était d'esprit chevaleresque et rêvait de croisade alors que sa naissance posthume, perçue comme un miracle, apparaissait à son peuple comme une promesse de victoire et de gloire. Dès 1574, le jeune roi va livrer quelques combats aux alentours de Tanger, sans obtenir de succès significatifs. Son oncle, le roi d'Espagne Philippe II, lui déconseille de se lancer dans une aventure trop risquée mais l'exaltation qui accompagne le projet de croisade marocaine balaie tout, alors que la situation politique du royaume chérifien ne peut qu'encourager l'entreprise de conquête. Le sultan Mohammed Al-Moutaouakil a en effet été déposé en 1576 par son parent Abdelmalek qui a le soutien des Turcs, et il sollicite l'aide du roi de Portugal. Plus de seize mille hommes, toute la fidalguia lusitanienne, sont rassemblés en vue d'une guerre que l'opinion considère comme gagnée avant d'être engagée.

Une telle expédition nécessitait une préparation aussi complète que possible mais personne ne s'en soucia sérieusement. Débarqué à Arzila, le roi marche sur Larache en s'emparant au passage d'Alcacer Quibir (Ksar-el-Kébir ou Alcazarquivir). C'est à proximité de cette localité, sur les rives de l'oued Makhazin, qu'eut lieu la bataille. Contre les espoirs entretenus par Al-Moutaouakil, les troupes marocaines demeurèrent largement fidèles à Abdelmalek qui, gravement malade, n'en avait pas moins préparé l'affrontement avec beaucoup de soin. Comme l'on pouvait s'y attendre, le jeune roi réalisa des prodiges de valeur mais fut tué au cours du combat, ce qui ne fut jamais complètement admis dans la mesure où son corps ne fut pas retrouvé. Sa figure de martyr chrétien prit rapidement la dimension d'un mythe et le « sébastianisme », fait de nostalgie et d'attente confuse du retour du « roi perdu », hanta longtemps les âmes portugaises. Le résultat de la « croisade » de 1578 fut l'effondrement des ambitions lusitaniennes au Maroc et surtout, le roi ayant disparu sans descendance, le rattachement, deux ans plus tard, du Portugal à l'Espagne. Livrée le 4 août 1578, la « bataille des trois rois » – les deux candidats au trône marocain et le roi de Portugal, tous trois morts au cours de la journée – décida pour longtemps de l'histoire de la région. Héritière des possessions portugaises pendant les soixante ans qui suivirent, jusqu'à ce que la dynastie de Bragance ne redonne aux Portugais leur indépendance, l'Espagne prenait à Ceuta et à Tanger le relais du petit royaume voisin, qui se trouvait anéanti par les rêves de gloire d'un souverain chevalier égaré dans un monde où le temps de la Croisade était révolu depuis longtemps. Rendue aux Portugais, Tanger passera dès 1661 à l'Angleterre lors du mariage de Catherine de Bragance avec Charles II avant d'être reconquise par le grand souverain alaouite Moulay Ismaïl en 1684. Occupées par les Espagnols au cours du XVIIe siècle, Larache, Al-Mamura, Arzila et Alhucemas sont reprises par les Marocains entre 1681 et 1691. En revanche, Ceuta est conservée par l'Espagne depuis 1580. Même si la place de Mazagan parvient ensuite à demeurer portugaise jusqu'en 1769, ce sont désormais les Espagnols, engagés un peu plus tard dans la lutte, qui se trouvent en première ligne face à l'Islam maghrébin.

L'Espagne en Méditerranée

Le morcellement qui affecte le Maghreb central et oriental à la fin du XVe siècle et au début du XVIe a largement favorisé les entreprises espagnoles, contemporaines de l'implantation portugaise sur la côte atlantique du Maroc. Hafsides de Tunis et Abdelwalides de Tlemcen ont perdu toute autorité sur les territoires qu'ils contrôlaient encore naguère. L'Ouarsenis et la Kabylie sont devenus pratiquement indépendants, les cités du littoral telles que Tunis, Bougie, Alger ou Oran sont exclusivement tournées vers la mer, le commerce ou la course et les dynasties locales se multiplient. Une telle situation ne peut qu'encourager les convoitises espagnoles, au moment où le succès de la Reconquista apparaît comme un signe providentiel appelant les chrétiens à poursuivre leur croisade en terre d'Afrique, mais d'autres motivations – le souci de neutraliser des cités corsaires responsables d'une insécurité permanente en Méditerranée occidentale, celui de prendre le contrôle du commerce entre le Maghreb et l'Europe méditerranéenne – pesèrent sans doute d'un poids considérable dans les entreprises de Ferdinand d'Aragon – la reine Isabelle est morte en 1504 et son époux lui survécut douze ans. Les accords conclus avec le Portugal leur interdisant alors toute entreprise sur les rivages atlantiques du Maroc, les Espagnols s'emparent dès 1497 de Melilla, à l'est de la côte rifaine. L'insurrection, déclenchée en 1501, des Maures du royaume de Grenade permit au cardinal Ximénès de convaincre les souverains que la sécurité des côtes méridionales de leur récente conquête imposait de porter la guerre en Afrique.

L'attaque lancée au printemps de 1505 contre Alicante, Elche et Malaga par des corsaires barbaresques fournit l'occasion d'agir. À la tête d'une flotte puissante, Pedro Navarro obtient en octobre 1505 la reddition de Mers-el-Kébir d'où étaient venus les assaillants, donnant ainsi un excellent mouillage à l'Espagne sur la côte africaine. Trois ans plus tard, le même Pedro Navarro s'empare du Penon de Velez sur le littoral marocain. Il enlève ensuite Oran en mai 1509, puis Bougie en janvier 1510 et, enfin, Tripoli en juillet de la même année. Il fut moins heureux en 1511 lors de sa tentative contre Djerba mais ses succès antérieurs suffirent pour obtenir la soumission de la plupart des ports du Maghreb. Ténès, Dellys, Cherchell et Mostaganem devinrent ainsi des cités tributaires de l'Espagne et Pedro Navarro put même établir, face à Alger, la forteresse du Penon qui était en mesure de menacer la ville du feu de ses canons.

La poussée espagnole correspondant en fait à une période au cours de laquelle Ferdinand n'était pas retenu de manière exclusive par les affaires italiennes et la priorité qu'il donna de nouveau à celles-ci fit que l'Espagne se contenta d'une occupation restreinte limitée aux presidios établis sur la côte maghrébine. Isolés en terre ennemie, ces points d'appui fortifiés étaient largement laissés à eux-mêmes et survivaient souvent en commerçant avec los Moros de paz, les indigènes du voisinage qui trouvaient eux-mêmes intérêt à trafiquer avec les Espagnols, et en lançant de temps à autre des razzias contre les troupeaux des populations établies dans l'arrière-pays. La situation des presidios se révéla donc rapidement des plus précaires et l'intervention des Turcs ne fit que l'aggraver.

Alger, cité corsaire

Furieux de se trouver sous la menace du Penon, les Algérois firent appel au corsaire Aroudj, l'aîné des frères Barberousse, maître de Djidjelli depuis 1514. Dès 1516, celui-ci impose son autorité à Alger et la tentative de l'Espagnol Diego de Vera pour en prendre le contrôle aboutit à un échec ; ce qui permet à Aroudj de s'emparer de Ténès, de Miliana, de Médéa et de Tlemcen avant d'être vaincu et tué en 1518 par les autochtones, alliés pour la circonstance aux Espagnols d'Oran. Le dernier survivant des frères Barberousse, Khaïr ed-Din, fut ensuite, avec l'aide des Turcs, le véritable fondateur en 1518 de la Régence d'Alger. L'envoi par le sultan Sélim de plusieurs milliers d'hommes et d'une puissante artillerie permit au nouveau maître de la cité corsaire de briser toutes les résistances locales et de repousser le nouvel assaut espagnol lancé en 1519 par Hugo de Moncada.

Chassé un temps de la ville par les Kabyles, il y rétablira son autorité dès 1525. En mai 1529, la reddition, faute de renforts, du gouverneur Martin de Vargas entraîne la destruction de la forteresse du Penon et libère Alger de la menace que faisaient peser sur elle les canons espagnols. L'extension et l'aménagement du port, suivis de la conquête de Tunis réalisée en août 1534 ne pouvaient qu'inquiéter les royaumes chrétiens riverains de la Méditerranée. Devenus des positions avancées de l'ennemi ottoman, les deux ports barbaresques pouvaient faire subir des dommages considérables au commerce chrétien en Méditerranée occidentale ; Charles-Quint résolut donc de porter la guerre en Afrique, plus particulièrement contre Tunis dont il parvint à s'emparer en juillet 1535. L'empereur restaura le souverain hafside déchu par Barberousse et éleva une forteresse à La Goulette. Charles-Quint sera moins heureux devant Alger en octobre 1541. Malgré l'engagement d'une flotte de plus de cinq cents voiles et le débarquement de vingt-quatre mille hommes, ses forces – qui doivent affronter orages et pluies diluviennes – sont contraintes de se replier, alors que la tempête a détruit un quart des navires engagés. Cet échec encouragea le roi de Tlemcen à s'allier aux Algérois et la tentative du gouverneur espagnol d'Oran, le comte d'Alcaudete, pour installer un prince rival ne peut aboutir. Les Espagnols – qui perdent le Penon de Velez en 1554, puis Bougie en 1555 – doivent renoncer désormais à toute intervention dans l'arrière-pays d'Oran. Une tentative malheureuse lancée en août 1558 contre Mostaganem – qui faisait suite à deux échecs subis dix-sept et onze ans plus tôt – tourne au désastre puisque le comte d'Alcaudete trouve la mort au cours de cette action, alors que plus de dix mille de ses soldats sont tués ou réduits à l'esclavage.

De la défensive au retrait espagnol

Il ne restait plus dès lors à l'Espagne, dans l'ouest algérien, que les places d'Oran et de Mers-el-Kébir, qui résistent aux assauts musulmans au printemps de 1563, une victoire défensive qui annonçait celle de Malte, assiégée à son tour deux ans plus tard. L'échec ottoman était le bienvenu car, quelque temps auparavant, le vice-roi de Naples et les chevaliers de Malte avaient subi, en 1559-1560, contre le célèbre Dragut, un sanglant échec dans leur tentative de prendre Djerba et Tripoli. La victoire de Lépante, en octobre 1571, et la prise de Tunis par Don Juan d'Autriche deux ans plus tard pouvaient laisser espérer aux chrétiens de nouveaux succès mais, dès 1574, les forces turques appuyées par celles d'Alger et de Tripoli, reprenaient Tunis et La Goulette. Tous les espoirs espagnols se trouvaient anéantis à l'est du Maghreb et Philippe II, affaibli par la banqueroute et la révolte des Pays-Bas, se résigna à conclure avec le sultan ottoman une trêve qui stabilisa quelque peu l'espace méditerranéen longtemps demeuré, selon Fernand Braudel, « le cœur violent du monde ». Le Roi Catholique ne conservait sur le littoral africain que Melilla, Oran et Mers-el-Kébir auxquelles venait de s'ajouter, à la faveur de l'héritage portugais, la place de Ceuta. Au cours du XVIIe siècle, qui vit l'apogée de la course barbaresque, la monarchie espagnole, constamment confrontée à des difficultés financières insurmontables, demeure sur une prudente défensive et ce sont les flottes anglaises, hollandaises ou françaises qui viennent bombarder régulièrement la cité corsaire d'Alger, sans obtenir pour autant des résultats durables. Perdues en 1708 au moment où l'Espagne était plongée dans la Guerre de Succession, Oran et Mers-el-Kébir ne furent récupérées qu'en 1732. Oran est alors devenue une véritable ville espagnole peuplée de plus de dix mille habitants, que l'on surnomme la Corte Chica, la « Petite Cour », en raison du souci de l'aristocratie locale d'imiter la haute société madrilène. Les tribus soumises installées à proximité payent un tribut en céréales, nécessaire à la survie de la population qui ne reçoit guère de soutien extérieur. La situation de ces avant-postes n'en demeurait pas moins très précaire et les Espagnols lancèrent en 1775 contre Alger une offensive qui aboutit à un échec complet. Les bombardements réalisés en 1783 et en 1784 se révélèrent tout aussi inutiles et le séisme qui détruisit Oran en octobre 1790 découragea définitivement le gouvernement de Madrid qui, en septembre 1791, céda la place par traité au dey d'Alger. L'évacuation de la position fut réalisée l'année suivante.

À l'inverse, l'échec des tentatives lancées par les Marocains contre Ceuta et Melilla en 1773 conduisit à l'accord commercial hispano-chérifien de 1780 et au maintien des deux presidios à partir desquels se réalisera, une fois venu le temps de l'expansion coloniale, la conquête du Rif, appelé à devenir pour quelques décennies le Maroc espagnol.

Faute de pouvoir consentir des moyens humains et financiers suffisants à une grande entreprise – longue, incertaine et difficile – d'implantation durable en terre maghrébine, le Portugal et l'Espagne n'ont pu contrôler que des points d'appui littoraux condamnés à demeurer sur la défensive. Il faudra les progrès de l'Europe et le décalage écrasant qu'elle réalisera au XIXe siècle dans sa confrontation avec le monde musulman pour que la France parvienne, non sans difficultés, à établir sa domination sur une Afrique du Nord demeurée trois siècles plus tôt hors de portée des royaumes ibériques.

 

Philippe Conrad

Source Clioscope.fr

Le Pèlerin

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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 09:10

Jack Lang, bouc émissaire du Parti socialiste



Le système électoral introduit par la cinquième république, s’il a introduit une stabilité de notre système législatif et gouvernemental a également opposé les français en deux camps…et nous voilà en train de nous taper dessus les uns contre les autres …

 

Les états major pensent pour l’individu et on n’a plus le droit d’avoir des idées….Le parti veille pour vous…. !!!!

Que proposait donc cette révision de la constitution qui mérite que l’on s’entre déchire….RIEN… !!! Au contraire il y avait beaucoup de choses que les démocrates avaient proposé auparavant….Merci Monsieur Jack Lang de nous avoir permis de faire un pas en avant. Je vous livre toutefois, pour information l’article que j’ai récupéré sur 20minutes.fr qyui fait écho à cette délibération du congrès sur la constitution

 

Début de citation

La marge était plus serrée que prévue. Alors que les dernières rumeurs parlementaires annonçaient que la réforme des institutions allait passer avec un matelas de 5 à 10 voix, le Congrès réuni à Versailles a poussé un grand «oh» de surprise en apprenant que le texte était adopté avec 539 voix «pour», soit juste une de plus que la majorité des 3/5e requise.

Cette marge étriquée a fait se tourner tous les regards vers Jack Lang, seul socialiste à avoir voté «pour» la réforme. Dans les travées du Congrès, de nombreux parlementaires PS pestaient contre le député du Pas-de-Calais, dont le vote n'a pourtant pas été décisif. Le texte serait quand même passé s'il s'était prononcé «contre» comme ses camarades socialistes.

Des sanctions pour Jack Lang?

La camaraderie n'était pas au menu des réactions des cadors du parti. Ségolène Royal a cité François Mitterrand pour dézinguer son ancien conseiller pendant la campagne présidentielle: «Sur le chemin de la trahison, il n'y a que le fleuve de la honte à traverser». «Le général de Gaulle disait que la vieillesse est un naufrage, je regrette que Jack Lang nous en fasse la démonstration», lâche même Henri Emmanuelli.

François Hollande a estimé que Jack Lang «s'est démarqué seul de son groupe, de son parti». «Je crois qu'il a pris une grande responsabilité. Ce n'est pas lui qui a fait passer la réforme, mais il s'est quand même placé depuis plusieurs mois dans une position qui n'était pas celle de son parti». Interrogé sur de possibles sanctions, le premier secrétaire du PS a déclaré, sibyllin, que l'ex-ministre de la Culture «doit maintenant prendre conscience de ce qu'il a fait et en tirer toutes les conclusions sur le plan moral».

Très discret dans les couloirs du Congrès lundi, Jack Lang a réagi par voix de communiqué de presse dans la soirée. Le député du Pas-de-Calais a maintenu que la réforme des institutions renforçait «les droits du Parlement, des citoyens et de l'opposition», tout en déclarant rester «plus que jamais un opposant déterminé à la politique de régression sociale du gouvernement».

L'ouverture a fonctionné mieux que prévu

«De toutes mes forces, je continuerai à me battre, sur tous les fronts, pour faire obstacle au projet dangereux et néfaste de cette majorité», a-t-il encore déclaré. La position de Jack Lang s'explique aussi par sa présence dans le comité Balladur qui était chargé de réfléchir au rééquilibrage des institutions, et dont les recommandations sont à l'origine de la réforme votée lundi.

La présence de l'ex-ministre de la Culture dans la mission dirigée par Edouard Balladur avait créée la polémique à gauche, à une époque où Nicolas Sarkozy multipliait les «prises» de choix dans sa politique d'ouverture. Une stratégie qui visait à diviser le Parti socialiste. Avec Jack Lang, l'ouverture a certainement fonctionné mieux que prévu.

Fin de citation

 

Le Pèlerin

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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 23:41

Lettre ouverte aux chefs d'Etat de l'UPM (2/2)

 

 

- Le premier chantier est celui de la restauration de la crédibilité politique. Celle de l'Europe : sortir du mouvement de balancier entre l'antiaméricanisme et l'alignement pur et simple, pour définir une politique extérieure commune notamment en Méditerranée. Le plus urgent reste le Proche-Orient. L'Europe doit rappeler avec force son attachement au droit international et aux valeurs universelles en exigeant l'application des résolutions du Conseil de sécurité et la levée du bouclage des populations civiles palestiniennes. L'Europe peut et se doit de réunir une conférence internationale de la paix autour de l'initiative de paix arabe présentée par le roi Abdallah d'Arabie saoudite, adoptée par le sommet arabe de Beyrouth de 2002 et récemment réactivée par le sommet de Riyad de la Ligue arabe. Le calendrier s'y prête, la communauté internationale l'espère, le partenariat euroméditerranéen y gagnera en légitimité et en profondeur. L'Europe devrait aussi prendre l'initiative d'engager le processus d'adhésion de l'ensemble de Chypre.

Celle du Sud : accélérer les réformes afin d'améliorer les environnements légaux et démocratiques. Toutes les autres régions du monde progressent dans ce domaine, pourquoi pas la nôtre ? Dans ce chemin vers l'Etat de droit et la mise en place de cadres institutionnels durables, les pays du Sud devraient accepter, comme les pays d'Europe centrale et orientale naguère, des jumelages administratifs avec l'Europe, qui leur permettront en dix ans de transformer leur administration. Ils devraient enfin proposer des initiatives politiques fortes en matière de relations Sud-Sud, comme l'ouverture des frontières entre tous les pays de la région, et la libre circulation des personnes et des biens.

Le deuxième chantier est celui du développement humain. Les pays de l'UPM doivent ouvrir en priorité un dialogue sans tabou à propos de la mobilité des populations. Les pays du Nord doivent comprendre que cette question est essentielle dans les pays du Sud où l'on vit très mal les entraves à la circulation en direction de l'Europe, pendant que les nouvelles politiques de migration choisie les privent de leurs élites. Comment parler d'Union à des populations à qui l'on imposerait de rester chez elles ? Ces populations ont besoin de ces mobilités sans lesquelles l'intégration régionale resterait une fiction. De même, l'UPM ne pourrait réussir si les étudiants, hommes d'affaires, artistes, intellectuels, restaient empêchés dans leurs déplacements. Il existe des énergies personnelles et collectives fantastiques à mobiliser, pour peu que ces acteurs soient laissés libres de leurs mouvements - ce qui n'exclut nullement le contrôle en commun des mobilités qui remplacerait les pratiques sécuritaires.

Le développement humain au Sud appelle par ailleurs un partenariat d'ampleur dans la santé (coopération médicale et pharmaceutique), et surtout dans le domaine de la formation. Il n'est pas envisageable d'entrer dans la société de la connaissance avec les taux d'analphabétisme, notamment féminins, que connaissent plusieurs des pays de la rive sud. Il faut à la région une grande politique commune pour rattraper l'immense retard pris sur les pays émergents d'Amérique et d'Asie orientale.

Le troisième chantier est celui des projets de codéveloppement durable. Les pays du Nord et du Sud doivent s'entendre pour lancer sans tarder quelques grands projets structurants : une politique méditerranéenne d'accès à l'eau et à l'assainissement, pour faire face ensemble à la menace commune du réchauffement climatique et à la pollution de la Méditerranée ; un programme de sécurité énergétique pour le Nord comme pour le Sud, associant fourniture de ressources énergétiques et partenariats industriels ; un pacte agroalimentaire et rural, pour valoriser les complémentarités agroclimatiques entre l'Europe et la rive sud et faire face aux crises alimentaires qui risquent de s'installer. L'outil financier de ces projets doit être une institution financière dédiée à la Méditerranée, qu'il faut créer comme l'Europe avait su le faire pour les pays de l'Est, qui permettra notamment de mobiliser les remises des immigrés méditerranéens et les fonds souverains des pays du Golfe.

Les entreprises sont au coeur de ce codéveloppement. Celles de la rive sud doivent accepter d'ouvrir leur capital à des partenariats internationaux, ce qui implique le risque d'une ouverture de leurs marchés domestiques à des intérêts privés étrangers. Celles de l'Europe doivent faire de même, et modifier leur comportement : considérer les pays de la rive sud ni comme des lieux d'extraction de matières premières, ni comme de simples marchés de consommation, ni encore comme des opportunités de délocalisation d'industries de bas de gamme. Mais au contraire, comme le Japon a su le faire avec les Dragons d'Asie, comme des partenaires pour la conquête des marchés mondiaux. Elles doivent rechercher un nouveau partage de la valeur ajoutée avec le Sud, fondé sur les seuls critères de l'efficience et des avantages compétitifs afin de constituer les bases productives qui les aideront à sauver leur industrie et à mieux faire face aux enjeux mondialisés de l'économie de la connaissance. En quinze ans, les pays de la rive sud peuvent devenir les Dragons de l'Europe.

Mesdames et messieurs les chefs d'Etat et de gouvernement, vous allez vous rencontrer le 13 juillet à Paris. Il dépend de vous que, ce jour-là, les deux rives de notre mer commune commencent, enfin, à se rapprocher et à envisager un destin confiant. Une Union est possible, riche de tous les progrès pour l'ensemble de nos populations. Ayez l'audace qu'il faut pour faire de ce sommet la reconnaissance d'un ancrage historique et le début d'un destin partagé. Le temps presse. A vous de jouer.

Ce texte, rédigé par Akram Belkaïd et Erik Orsenna, a été signé par les membres du comité de parrainage politique d'IPEMed :

Yassir Abdrabou, ancien ministre, Palestine ;

Kemal Dervis, administrateur du Programme des nations unies pour le développement, Turquie ;

Elisabeth Guigou, ancienne ministre, vice-présidente de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, France ;

Abderrahmane Hadj Nacer, ancien gouverneur de la Banque centrale, Algérie ;

Mouloud Hamrouche, ancien premier ministre, Algérie ;

Alain Juppé, ancien premier ministre, France ;

Robert Malley, ancien conseiller du président pour le Proche-Orient, Etats-Unis ;

Fathallah Oualalou, ancien ministre, Maroc ;

Ely Ould-Mohamed Vall, ancien président de Mauritanie ;

Chris Patten, ancien commissaire européen, Royaume-Uni ;

Josep Piqué, ancien ministre, Espagne ;

Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne, ancien président du conseil, Italie ;

Carmen Romero, présidente du Círculo Mediterráneo, Espagne ;

Panagiotis Roumeliotis, ancien ministre et député européen, Grèce ;

Ismaïl Serageldin, directeur de la Bibliothèque d'Alexandrie, Egypte ;

Hubert Védrine, ancien ministre, France

Fin 

Souce Le

Le Pèlerin

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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 23:37

Lettre ouverte aux chefs d'Etat de l'UPM (1/2)

 


Nous, responsables et citoyens des deux rives de la Méditerranée réunis à Paris, sous l'égide de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen, saluons la démarche d'Union pour la Méditerranée (UPM).

Enfin une approche à la mesure des défis de la mondialisation ! Les régions qui gagnent sont celles qui savent unir leur Nord et leur Sud : l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) en Amérique comme l'Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean) + 3 en Asie orientale associent des pays du Nord, qui disposent de la technologie et des méthodes, à des pays émergents dont les marchés sont en pleine croissance.

En retard dans ce mouvement de régionalisation, la Méditerranée est à un tournant de son histoire. Elle fait face à quatre transitions : énergétique, climatique, démographique (vieillissement au Nord et fin de transition démographique au Sud) et politique (mise sur pied d'un nouveau contrat social au Nord, progrès de la démocratie au Sud). Nous avons trente ans pour, ensemble, réussir ce tournant. L'alternative est claire : nous unir ou nous marginaliser. L'avenir ne se prévoit pas, il se prépare et se construit. Commençons. Maintenant.

Pour le moment, le bassin méditerranéen souffre de l'absence d'une perspective politique. En 1995 à Barcelone, les pays de l'UE et de la rive sud ont lancé un projet de partenariat euroméditerranéen ambitieux pour la coopération économique, la stabilisation politique et l'échange culturel. Ce partenariat existe. On peut construire sur les bases qu'il a jetées. Mais les réalisations sont insuffisantes, on piétine.

Or, sans vision de l'avenir qui ancre les deux rives de la Méditerranée, les investisseurs renâclent, les politiques publiques communes tardent, les risques s'amoncellent. Le retard s'accroît : celui de l'Europe sur les autres pôles leaders du globe ; celui des pays de la rive sud sur les pays émergents d'Asie ou d'Amérique. La stratégie méditerranéenne se brouille : l'Europe peut être tentée d'accorder ses priorités à d'autres horizons ; les pays du Sud peuvent lier leur sort à d'autres partenaires. Dans la compétition mondiale qui s'exacerbe, l'Europe et les pays du Sud de la Méditerranée ont un puissant intérêt commun : définir ensemble une stratégie de développement durable et se donner les moyens politiques de la réaliser.

Seule une forte impulsion politique permettra le succès durable de l'UPM. Un nouvel élan dans le rapprochement des deux rives ne saurait se résumer au simple voisinage ; l'UPM peut tracer un destin commun, bien au-delà d'une zone de libre-échange. Il s'agit d'une union, assumons cette ambition. L'UPM ne doit pas signifier la mort du processus de Barcelone mais au contraire son enrichissement. L'acquis d'Euromed est réel : la stabilisation macroéconomique, les réformes structurelles et la convergence institutionnelle entre les deux rives sont engagées. Il convient de faire passer ce processus à un nouveau stade.

Ce nouveau stade porte un nom : la parité entre le Nord et le Sud. Parité dans la vision, parité dans la préparation des projets, parité dans la prise de décisions, parité dans la gouvernance. Il est indispensable de rompre avec la perception des pays sud- méditerranéens selon laquelle l'Europe impose toujours ses vues.

Il sera nécessaire de rappeler aux populations européennes que leurs homologues du Sud ne revendiquent, dans le cadre de cette union, ni aide financière massive ni ouverture totale et immédiate des frontières. Rappeler aussi que ce qui menace l'Europe ce ne sont pas les pauvres, ce sont les humiliés, les exclus du droit et du développement. L'UPM n'est pas destinée à préparer l'adhésion des pays sud-méditerranéens à l'Union européenne. Elle n'est pas plus destinée à se substituer aux négociations d'adhésion entre la Commission européenne et la Turquie, ni aux négociations avec le Maroc et Israël pour un statut avancé.

L'UPM doit se faire entendre des populations du Sud. Au lieu d'apparaître comme une énième organisation multilatérale, elle doit prouver aux peuples qu'ils ont toute leur place dans le monde qui vient. Centrons l'UPM sur des projets concrets et utiles aux populations, mobilisant les acteurs de la société civile et notamment les entreprises. Pour être considérée comme un partenaire crédible par les populations et gouvernements du Sud, l'Europe doit rétablir sa crédibilité politique par une politique extérieure commune qui fasse entendre une voix distincte de celle des autres puissances mondiales.

Pour être considérés comme des partenaires crédibles par le Nord, les pays de la rive sud doivent se rapprocher et cesser de croire qu'ils peuvent faire cavalier seul. Pourquoi ont-ils tant peur de leur propre union ? L'UPM n'aura de sens que si les pays du Sud oeuvrent à intégrer leurs économies et abolir les restrictions en matière de circulation des biens et des personnes. Les pays du Sud ne devront plus regarder vers le Nord en ignorant leurs propres voisins. Les gouvernements des pays de la rive sud doivent avoir conscience des attentes du Nord et de leurs populations en matière de pérennité de leurs institutions, d'Etat de droit, de gouvernance et de prédictibilité.

Enfin, nous appelons les membres de l'UPM à dépasser les questions douloureuses du passé, qui doivent rester du domaine des relations bilatérales. L'UPM ne doit pas être un lieu de complaintes et de reproches réciproques mais un cadre de rencontre, de dialogue et surtout de projets pour l'avenir. Seule l'obsession des lendemains doit guider la marche des dirigeants de cette Union. Le temps nous est compté. L'UPM doit lancer des chantiers assez ambitieux pour rompre le cercle vicieux de l'approche sécuritaire, de l'autoritarisme et de la restriction des libertés au motif de lutte contre les fondamentalismes. Rompre aussi le cercle vicieux de la rente (pétrolière, touristique, immobilière...), qui a jusqu'à présent scellé le partenariat économique Nord-Sud en Méditerranée. Rompre enfin l'insécurité protéiforme qui mine le développement au Sud : celle des biens, celle des personnes, celle de l'avenir de ces pays et de leurs élites.

A suivre

Souce Le Monde

 

Le Pèlerin

 

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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 08:11

Scepticisme autour de l'UPM : Suggestion pour une Méditerranée «sans prétention politique»



 

 

Sans le moindre doute, jamais une idée en rapport avec la Méditerranée n'a délié les langues et fait couler autant d'encre que l'Union pour la Méditerranée (UPM). Du dialogue euro-arabe à l'aube des années 1980 à la Politique européenne de voisinage (PEV) et du dialogue des 5 5 au processus de Barcelone, bien des formules ont jalonné l'actualité méditerranéenne. Inévitablement, toutes ont fait, à un moment ou un autre, l'objet de critiques au grand dam de leurs initiateurs. Barcelone en sait quelque chose pour avoir subi, au moment du 10e anniversaire (2005), un procès en règle. Situation plutôt inédite, avant même de voir le jour, l'UPM est promise à l'échec.

Acteurs de Bruxelles, représentants de la rive sud ou experts habitués aux analyses méditerranéennes, ils sont nombreux à s'être emparés de leur plume et avoir donné de la voix pour prédire un cheminement hypothétique au chantier de Sarkozy. Le dernier en date n'est autre qu'Edgard Pisani. Ancien ministre socialiste sous Mitterrand, premier président de l'Institut du monde arabe (IMA), Pisani a joint sa voix à celles qui, depuis plusieurs semaines, n'en finissent pas de souligner les limites de l'UPM. Rompant un long silence, l'un des «plus arabes» et des «plus méditerranéens» du personnel politique français se montre pessimiste au sujet de l'ambition de l'Elysée.

«La complexité de la réalité régionale rend dérisoire l'idée d'une Union méditerranéenne», nuance-t-il dans une tribune libre publiée dans Le Monde. Au risque de contrarier des discours un peu dans l'air du temps, Edgard Pisani force sur les traits d'une Méditerranée à la météorologie imprévisible. «L'Islam et la chrétienté, les colonisateurs et les colonisés, les développés et ceux qui aspirent à l'être, les pays pétroliers, l'instabilité du Proche-Orient, le conflit israélo-palestinien, la tension gréco-turque, l'incertitude et l'instabilité à l'est de la mer Adriatique: mille faits et autant de menaces interdisent de rêver». Initiative aléatoire que ce projet d'Union pour la Méditerranée ? Edgard Pisani n'est pas loin de le penser. A preuve ces «problèmes délicats» susceptibles de surgir sur le chemin de tout entrepreneur d'un chantier méditerranéen, quelles qu'en soient la nature et la taille. Questions parmi d'autres dont il est difficile d'en faire l'économie à l'heure où Paris hérite, pour six mois, de la conduite des affaires de l'Europe: «Qui assurerait la comptabilité des engagements européens et méditerranéens ? Qu'envisageait politiquement le promoteur du projet, qu'en attendait-il ?». Et, au-delà du pourtour méditerranée, «de quel poids l'initiative avortée pèserait-elle sur la présidence française de l'Union européenne ?».

En familier du sujet - l'auteur de la tribune libre a assisté à une multitude de réunions euro-arabes et euromed -, Edgard Pisani suggère quelques pistes. «Pour y réussir, il faut agir secteur par secteur, problème par problème, techniquement, sans prétention politique. A force de travailler ensemble, les civilisations, les pays, les hommes se connaîtraient et mesureraient l'intérêt de coopération technique, sans arrière-pensées politiques».


Source Le Quotidien d’Oran

Le Pèlerin

 

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14 janvier 2008 1 14 /01 /janvier /2008 00:03

Près d'un habitant de la planète sur six souffre de malnutrition et trois meurent chaque seconde de faim.

Le nombre de personnes sous-alimentées avant la flambée des prix de 2007-2008 était de 850 millions. Et ce nombre a augmenté au cours de la seule année 2007 de 75 millions, atteignant le chiffre de 925 millions, indique Jacques Diouf, directeur de l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Mais le pire serait encore à venir, avertit le patron de l'agence onusienne : « Étant donné la hausse drastique des prix des céréales de base et de l'huile au cours de cette année, le nombre de personnes souffrant de faim chronique a probablement augmenté encore », par rapport aux 925 millions annoncés.
Sur les 75 millions de personnes affamées supplémentaires, la majeure partie provient de la région Asie-Pacifique, suivie de l'Afrique sub-saharienne et de l'Amérique Latine, le Proche-Orient et l'Afrique du Nord fermant la marche (voir l'infographie ci-dessus).
L'indice FAO des prix alimentaires montre une hausse de 12 % en 2006 par rapport à l'année précédente, de 24 % en 2007 et de 50 % au cours des sept premiers mois de 2008.
« Il faut investir 30 milliards de dollars par an pour doubler la production alimentaire et éliminer la faim », estime le patron de la FAO jugeant ce chiffre « assez modeste » par comparaison avec les sommes dépensées par les pays développés pour soutenir leur propre agriculture (376 milliards de $ ou leurs dépenses en armements (1 204 milliards en 2006).
Les pays membres de la FAO se sont engagés lors de leur sommet de début juin à Rome à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici 2015, malgré la crise alimentaire. Mais si les tendances actuelles se poursuivent, c'est un objectif qui ne pourrait être atteint qu'en 2 050 selon Jacques Diouf.
D'ici là, « mourir de faim » restera le lot de beaucoup d'humains : actuellement, les chiffres les plus « optimistes » estiment entre 20 et 30 000 le nombre de personnes décimées chaque jour (environ 3 par seconde) par la malnutrition ou les maladies associées. Zone la plus critique : la Corne de l'Afrique, notamment l'éthiopie et la Somalie, « où les effets de la sécheresse et de l'insécurité ont été aggravés par la hausse des prix ».

Denrées de plus en plus chères

Plusieurs facteurs, expliquent l'explosion des tarifs des denrées aimentaires de base.

- La hausse très rapide du niveau de vie et de la démographie des pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil où la consommation monte en flèche. Exemple: en 20 ans, la consommation annuelle de viande par habitant en Chine est passée de 20 à 50 kg.
Le niveau des stocks alimentaires mondiaux est d'ailleurs au plus bas depuis 25 ans en raison d'un sous-investissement délibéré dans l'agriculture et d'une lutte contre les surplus.
- Le réchauffement de la planète multiplie les sécheresses et les tempêtes catastrophiques qui pèsent sur les récoltes dans les grands pays producteurs (Australie, USA, Ukraine, Brésil, Argentine).
Et les déserts progressent en raison du dérèglement climatique alors que les paysans viennent grossir les populations urbaines sans ressources.
- Les biocarburants détournent chaque année de l'alimentation 100 millions de tonnes de céréales.

Source La Dépêche du Midi

Le Pèlerin

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2 mai 2007 3 02 /05 /mai /2007 23:09

L’élection présidentielle en France révèle des signes qui ne trompent pas.

La conscience politique des Français est en déclin autant que leur conscience morale. Les valeurs qui étaient, il n’y a pas très longtemps, celles des Français et qui se révélaient à chaque fois déterminantes pour choisir l’homme ou les hommes qui devaient présider aux destinées de la République, semblent avoir perdu leur place au sein de la société française.

Une société où la majorité a redéfini, sur fond de crises multiples dont les tenants sont souvent mal perçus, voire même identifiés à travers le prisme déformant de la politique politicienne, son système de valeurs. Cette crise de la conscience, ainsi définie, est plus grave quand on voit qu’elle est accompagnée d’une absence de rationalisation de l’acte de voter, puisque les faits qui sont là montrent qu’une star de l’audimat politicien, comme Sarkozy, a réussi à passer au second tour de la présidentielle et pourrait même devenir le président de la République française.

Sarkozy, dont le programme politique se confond singulièrement et paradoxalement avec ses erreurs en tant que ministre de l’Intérieur, a nourri ce programme de tous les symptômes des crises sociales qu’il a lui-même causées.

Que dire, par ailleurs, de la comparaison entre Sarkozy et Royale, sinon qu’elle ne peut se faire que sur le plan de la différenciation ? Une différence sur deux plans : celui de l’envergure morale et politique. Sur ce registre, cette grande dame est imbattable et, en tant que candidate qui envisage un destin national, elle a su être proche de toutes les tendances politiques sans se compromettre avec les «idéaux extremistes».

Sur le second plan : elle est une femme. Et c’est sur ce registre qu’elle perd de la vitesse, étant encore, en l’an 2007, à l’avant-garde de ce qui peut arriver en France :

qu’une femme devienne présidente de la République.

En fait, la France profonde, y compris ses femmes, est foncièrement misogyne, à défaut de clairvoyance, pour percevoir plutôt son salut dans la nécessité d’être absolument «sarkophobe».

Le Pèlerin

 

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