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  • : Algérie Pyrénées - de Toulouse à Tamanrasset
  • : L'Algérie où je suis né, le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942, je ne l'oublierai jamais. J'ai quitté ce pays en 1962 pour n'y retourner que 42 ans plus tard. Midi-Pyrénées m'a accueilli; j'ai mis du temps pour m'en imprégner...mais j'adore
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De Toulouse à Tamanrasset

 

cirque-de-gavarnie.jpg

Le cirque de Gavarnie

L'Algérie, j'y suis né le jour du débarquement des Américains, le 8 novembre 1942. J'ai quitté ce pays merveilleux en 1962, pour n'y retourner qu'en août 2004, soit 42 ans plus tard...
Midi-Pyrénées m'a accueilli. J'ai mis du temps pour m'imprégner de Toulouse mais j'ai de suite été charmé par ce massif montagneux et ses rivières vagabondes que je parcours avec amour...Ah ces chères Pyrénées, que je m'y trouve bien ...! Vous y trouverez de nombreux articles dédiés à cette magnifique région et la capitale de Midi Pyrénées : Toulouse
L'Algérie, j'y suis revenu dix fois depuis; j'ai apprécié la chaleur de l'accueil, un accueil inégalé de par le monde.......L'espérance d'abord ...Une relative désillusion ensuite...Pourquoi alors que le pays a un potentiel énorme...Les gens sont perdus et ne savent pus que faire....Les jeunes n'en parlons pas, ils ne trouvent leur salut que dans la fuite....Est-il bon de dénoncer cela? Ce n'est pas en se taisant que les choses avanceront.
Il y a un décalage énorme entre la pensée du peuple et des amis que je rencontre régulièrement et les propos tenus dans les divers forums qui reprennent généralement les milieux lobbyistes relayant les consignes gouvernementales...
Les piliers de l'Algérie, à savoir, armée, religion et tenants du pouvoir sont un frein au développement de l'Algérie ....Le Pays est en veilleuse....Les gens reçoivent des ….sucettes...Juste le nécessaire... pour que ....rien nez bouge....
Pourtant des individus valeureux il y en a ....Mais pourquoi garder des élites qui pourraient remettre en cause une situation permettant aux tenants des institutions de profiter des immenses ressources de l'Algérie. Le peuple devenu passif n'a plus qu'un seul espoir : Dieu envers qui il se retourne de plus en plus...Dieu et la famille, cette famille qui revêt une importance capitale en Algérie.

Le vent de la réforme n'est pas passé en Algérie tant les citoyens sont sclérosés dans les habitudes et les traditions relevant des siècles passés....La réforme voire la révolution passera....à l'heure d'Internet, on ne peut bâillonner le peuple indéfiniment...Cela prendra du temps mais cela se ferra...
Pour le moment le tiens à saluer tous les amis que j'ai en Algérie et Dieu sait que j'en ai....C'est pour eux que j'écris ces blogs, quand bien même je choisis souvent mes articles dans la presse algérienne....pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau de l'Algérien...

Cordialement,
Le Pèlerin

 

 

 

 

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:37

Mais abandonne l'A380

A320 neo

 

Le plus gros loueur mondial d'avions civils, ILFC, a soufflé le chaud et le froid hier soir envers Airbus. Certes, le groupe a commandé 100 appareils de la famille A320 dans sa future version baptisée "neo" (75 A320neo et 25 A321neo), mais il a également annulé une commande portant sur 10 très gros porteurs A380.

La commande portant sur les A320 et A321 "neo" représente quelque 9,5 Milliards de Dollars aux prix catalogue. "Grâce à ses nouveaux moteurs plus efficients et à ses Sharklets, grands dispositifs d'extrémités de voilure, l'A320neo affichera des économies de carburant pouvant atteindre 15 pour cent, ce qui représente jusqu'à 3 600 tonnes d'émissions de CO2 en moins par an et par avion. En outre, l'A320neo permet d'obtenir une réduction à deux chiffres des émissions de NOx et une réduction du niveau sonore des moteurs", rappelle l'avionneur. Le loueur a également indiqué avoir passé commande à Boeing pour 33 mono couloirs B737.

ILFC n'a pas donné d'explications quant à l'annulation de sa commande d'A380. Airbus, par la voix de son chef des opérations John Leahy, a tenté de rassurer en rappelant que l'A380 "est un programme à long terme" et que le groupe prévoit toujours un marché de 1.300 appareils passagers sur les 20 prochaines années dans le segment des très gros porteurs.

Source Boursier.com

Le Pèlerin

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:35

Le mouvement de contestation de la communauté estudiantine gagne du terrain.

Algerie - Colere des etudiants

 

La quasi-totalité des instituts et universités de la capitale sont paralysés depuis plusieurs semaines. Ils le seront encore jusqu’à la satisfaction des doléances des uns et des autres. De l’USTHB à l’université de Bouzaréah en passant par l’ENPS, l’ENS, l’université de Dély-Brahim, la faculté centrale et le département de pharmacie, le décor est pratiquement le même. Organisant depuis trois semaines un sit-in devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les étudiants venant des écoles préparatoires et plusieurs autres universités déclarent leur grève illimitée. C’est aussi le cas des étudiants (première année magistère) de l’université des sciences politiques qui montent à leur tour au créneau. Ils  brandissent la menace de l’année blanche au cas où les responsables du secteur ne répondent pas favorablement à leurs revendications.

« Nous exigeons de la tutelle une réponse à nos doléances », estiment-ils. Il s’agit entre autres du reclassement du diplôme de magistère à la catégorie 15 et plus de la fonction publique. Ils demandent également à être recrutés dans le corps de l’enseignement supérieur suite un concours, dont la priorité sera accordée aux promus du magister du système classique. Les étudiants du système classique estiment qu’il est impératif de maintenir les conditions et procédures d’inscription en vigueur au profit des promus du magister.

Selon certains délégués, les rencontres avec les représentants de la tutelle se succèdent sans pour autant parvenir à un résultat concret. En témoignent d’ailleurs l’impasse et la situation prévalant dans bon nombre d’établissement universitaires. La communauté estudiantine déplore le fait qu’elle soit exclue de toutes concertations et négociations. « Nous estimons que les délégués des étudiants ont le droit d’être partie prenante dans l’élaboration des textes de loi relatifs au classement des diplômes de l’enseignement supérieur».

A la faculté centrale et plus exactement au département Lettres, la tension était hier à midi, à son comble. Tenant une assemblée dans l’amphithéâtre Benbaâtouche, les grévistes ont affiché leur désarroi et dénoncé les mesures qui portent préjudice à leur diplôme. Outre l’ouverture sans conditions des postes de magistère, les grévistes exigent la valorisation de leurs diplômes.

Selon certains étudiants, la liste des étudiants retenus pour poursuivre les études en magister se fait dans les coulisses. « Il est temps de mettre fin à cette injustice », réclament-ils. Un peu plus haut, au département de pharmacie (à la faculté centrale), la contestation s’est poursuivie hier. Les grévistes relèvent l’insuffisance des postes en résidanat et spécialités et la qualité de la formation dispensée. En somme, d’après les échos recueillis, la contestation n’est pas près de s’estomper. Pour les grévistes, il est temps de les faire participer à toutes les négociations.

Source Horizons Safia D.

Le Pèlerin

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:27

Algérie - Mourad Medelci est formel,Bouteflika continuera son mandat

M.Mourad Medelci

 

La diplomatie algérienne dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, multiplie depuis quelques jours ses interventions dans de grands médias étrangers. Une manière de rassurer les partenaires de l’Algérie qui entame son troisième plan d’investissement public et tient à son rôle régional, notamment dans le monde arabe, l’Afrique et le Sahel.

Dans une dernière sortie médiatique, il a assuré que le président Bouteflika est en bonne santé, qu’il n’a pas l’intention de démissionner et en même temps qu’il n’envisage pas un mandat à vie.

Le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci continue ses entretiens. Après l’espagnol «El Pais», Europe 1, France 24, l’agence de presse mexicaine, lundi dernier, c’était au tour de l’agence américaine Dow Jones. Connu pour sa vocation financière, ce média américain a eu droit à des déclarations politiques spécifiques.

Dans cet entretien, Mourad Medelci est revenu sur le mandat présidentiel de Abdelaziz Bouteflika réélu pour un troisième mandat, le 9 avril 2009. Selon le chef de la diplomatie algérienne, parler d’un départ anticipé du président Bouteflika relevait de la «spéculation» avant d’ajouter : «Le président a été élu pour un mandat qui lui permet de rester aux commandes jusqu’en 2014. Il a été élu et bien élu.» Abordant l’état de santé du président Bouteflika, notamment après la circulation des informations sur cette question, rapportées par un câble de WikiLeaks, révélé le 24 février par l’agence Reuters, le ministre a déclaré : «Permettez-moi de vous rassurer, sa santé est excellente.»

Medelci a indiqué : «Je n’ai pas perçu … dans l’esprit du président de la République qu’il avait envisagé une présidence à vie. Cette question n’est pas soulevée.»

Il faut rappeler que cette question a été affirmée par Medeci, sur la chaîne française Public Sénat, le 27 février dernier, en qualifiant ce scénario de «blague». En réponse à la question du journaliste Jean-Pierre El Kabach, le chef de la diplomatie algérienne a répondu : «C’est plutôt une blague pour moi en tant qu’Algérien.»

Dans ce cadre, il avait rappelé les objectifs de Bouteflika à son arrivée au pouvoir en 1999. Il s’agit, selon lui, de «ramener la paix et la réconciliation nationale et remettre l’Algérie sur le chemin de la croissance».

A ce propos, il avait ajouté : «Ces objectifs sont atteints et le président, quelle que soit la date à laquelle sera terminé son mandat aura fait son parcours. Il nous appartient maintenant d’aller vers la relève, les uns et les autres.»

Donc, le président Bouteflika après trois mandats présidentiels consécutifs, ne compte pas rester président à vie mais ne compte pas quitter le pouvoir avant 2014, période de la prochaine élection présidentielle. Mais sans cela, on ne sait pas si le président Bouteflika compte se présenter pour la quatrième fois en 2014 sachant que plusieurs analystes écartent cette hypothèse.

Le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem avait annoncé que Bouteflika sera le candidat de son parti en 2014.

Il est à souligner que l’Algérie a connu des mouvements de protestations tout au long de l’année, ces derniers demandent des réformes et la prise en charge des préoccupations généralement socioprofessionnelles.

Dans ce contexte, il y a eu la création de la Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD) divisée en deux après un court temps d’existence. Car le RCD qui fait partie de la CNCD préfère s’en tenir à des «marches» chaque samedi malgré l’absence de mobilisation.

Par ailleurs, il y a le FFS qui appelle à «un changement pacifique». Il y a aussi le retour de l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour qui a créé ce qu’il a appelé «Alliance nationale pour le changement».

Depuis plus d’un mois, un vent de révolte a soufflé sur plusieurs pays du monde arabe, notamment ceux du Maghreb, ce qui a poussé certains analystes à parler d’un élargissement de cette révolte à d’autres pays dont l’Algérie qui a connu des journées d’émeutes au début du mois de janvier dernier en plus des différents mouvements de protestation menés par des étudiants, des médecins, des enseignants, des gardes communaux et des travailleurs de Sonatrach.

Par ailleurs, le président Bouteflika avait annoncé lors des deux Conseils ministériels consécutifs des réformes, notamment la levée de l’état d’urgence, une décision saluée par des puissances mondiales telles que les Etats-Unis.

Source Le Jour d’Algérie Naccera Chenafi

Le Pèlerin

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:26

Bouteflika de plain-pied dans l'histoire

bouteflika-copie-1

 

Les choses commencent à bouger en haut lieu. Et sur beaucoup de points urgents à entreprendre avant la date symbolique du 5 juillet 2012, coïncidant avec le 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

Ce début de mois de mars 2011, qui voit la vie politique marquer une certaine pause, après les semaines agitées, est aussi l’occasion de se préparer à de nouvelles échéances.

Ce mois de mars a été marqué par l’ouverture de la session parlementaire et le discours prononcé à cette occasion par le président de l’Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, qui a exprimé sa hantise d’une probable abstention électorale. Ce dernier a tenu des propos en demi-teinte, plaidant certes pour la démocratie et le pluralisme, mais renvoyant dos à dos la plupart des acteurs politiques auxquels il a reproché leur ton trop rigide et leur incapacité à se parler posément. Pour surmonter ce problème récurrent, le chef de l’Etat devrait appeler à une élaboration consensuelle de la prochaine Constitution, en demandant que toutes les sensibilités de la société puissent participer à l’entreprise.

La première interrogation posée aux initiateurs a été de répondre d’abord à cette lancinante question : comment passer à moindres frais de la première République née en 1962 et qui a donné naissance à un système politique hybride, désorganisé et totalement réfractaire aux libertés publiques, à une seconde ? Deux visions s’affrontent. Cette fracture se retrouve logiquement entre les différents think tanks mis en place dans le plus grand secret depuis une année. Ceux-ci entament donc une nouvelle bataille pour promouvoir leurs priorités, leurs objectifs et faire valoir leurs craintes. Au sein de ces «laboratoires de pensée» s’exprime un sentiment d’urgence, censé inciter stratèges et responsables politiques à prendre la mesure des «véritables» problèmes politiques d’abord, économiques et socioculturels ensuite.

Si aujourd’hui encore le pouvoir n’a rien cédé sur le plan politique et démocratique, hormis la levée de l’état d’urgence, l’agenda politique mis en place et approuvé par le président Bouteflika est plus qu’ambitieux.

Première échéance cruciale : l’organisation d’élections législatives anticipées

La première mesure politique que le président Bouteflika devrait annoncer concerne la tenue cette année d’élections législatives anticipées, prélude à la future Constituante de l’Algérie.

La date précise pour la tenue de ces élections n’a pas été tranchée. Deux options s’offrent au pouvoir algérien : le mois de juin ou le mois de septembre prochains. Selon une source proche du dossier, le président Bouteflika «doit préparer l’Algérie à un véritable changement politique et constitutionnel avec la participation de l’ensemble de la classe politique et des personnalités nationales telles que Aït Ahmed, Mehri et Hamrouche.

Le pays doit arriver à faire naître la deuxième République algérienne.

La première République qui a pris le pouvoir en 1962 a échoué dans son entreprise. Le GPRA et la Constituante ont été dissous par les partisans du KO. Donc, il faut revenir à une Constituante qui devrait élaborer une nouvelle Constitution pérenne et non conjoncturelle 6 mois avant – chaque président élabore la sienne –, la dissolution du Parlement, du Conseil de la nation et de toutes les instances élues et enfin un gouvernement de transition chargé de mettre en œuvre les structures projetées, dont la préparation des élections, locales, législatives et une élection présidentielle. L’élection présidentielle pluraliste devrait être annoncée pour le 5 juillet 2012, date de naissance de la deuxième république démocratique et sociale!».

L’élaboration de la Constituante et l’élection présidentielle de 2012 en point de mire

Comme pour la première question citée plus haut, les avis divergent : il y a ceux qui soutiennent que le président Bouteflika doit continuer au-delà de l’échéance 2012 et préparer l’élection présidentielle de 2014 et ceux qui veulent un départ en 2012 après l’annonce de la tenue de l’élection présidentielle anticipée. Selon notre source, le pouvoir en place semble apprécier la position et les propositions du FFS qui a réussi une grande première la semaine dernière : «Il est revenu au temps de la mobilisation maghrébine. Le changement dans un seul pays est non productif dans cette grande ère de mondialisation. C’est le PPA, MTLD, OS et FLN (1954-62) qui ont préparé la Révolution, rassemblant le peuple jusqu’à l’indépendance en 1962. Les despotiques ont récupéré l’élan nationaliste en confisquant l’indépendance, poussant les nationalistes et indépendantistes à fuir le pays, alors que d’autres ont été emprisonnés, poussés à l’exil et assassinés. Le GPRA a été empêché d’asseoir les structures de l’indépendance, la Constituante dissoute par Ben Bella. Aujourd’hui le FFS qui n’a jamais abandonné ses luttes pacifiques, des personnalités nationales et historiques en association avec d’autres personnalités et hommes politiques sincères, peuvent constituer le nœud gordien de la renaissance nationale. Un profond changement politique, économique, constitutionnel est nécessaire aujourd’hui. Une Constituante reste le plafond nécessaire du changement, toutes les sensibilités nationales, y compris des représentants du pouvoir, des jeunes doivent s’associer pour appeler à la refondation nationale, et la naissance de la deuxième République.

Il faut aussi revoir les démarches actuelles et assainir les partis politiques. Le FLN actuel ne doit pas être encore souillé. C’est un patrimoine national à maintenir en dehors du jeu politique. Un ordre juridique nouveau doit être élaboré sur la base des principes de la future Constituante. Les partis politiques seront admis sur la base de nouvelles procédures en conformité avec les principes de la Constituante. Il faut aussi insister sur l’interdiction de partis politiques religieux et confessionnels. L’Etat doit être un Etat civil, pacifique et démocratique. La Constituante doit rester le ciment du peuple et éloigner des querelles politiques de base. La question des langues doit être aussi traitée avec attention : la langue arabe, la langue amazighe et les langues étrangères». Les initiateurs du projet de refondation insistent également sur la mise en place d’un gouvernement de transition nationale constitué par l’ensemble des formations politiques.

Sa seule mission est de réaliser des élections locales, législatives et présidentielles dans la transparence totale : «cette transition qui débutera à brève échéance de mars-avril 2011 à juillet 2012, soit 15 mois, débouchera sur la naissance de la seconde République algérienne démocratique et sociale, et non démocratique et populaire, comme annoncé dans la déclaration du 1er novembre 1954» soutiennent-ils.

Source Le jeune Indépendant Hocine Adryen

Le Pèlerin

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:21

Votre sardine sera plus chère

poisson algerie 

Des pêcheurs demandent des facilitations pour l’obtention de crédits bancaires.

La sardine déserte le littoral algérien. Son prix, déjà faramineux, risque de connaître une nouvelle flambée. La cause? Les ressources maritimes ont chuté et le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques n’en connaît pas les raisons.

«Pour le moment, nous n’avons aucune explication à fournir concernant cette décroissance», a révélé, hier le ministre Abdallah Khanafou, lors d’une rencontre avec les représentants des pêcheurs, au siège de son département à Alger. Pis, le ministre a avoué que la même ressource a «connu une chute de 50% par rapport à l’année dernière». Les indicateurs sont au rouge. Et les pêcheurs sont les mieux placés pour le savoir. Ils tirent la sonnette d’alarme.

Les représentants des 14 wilayas maritimes du pays étaient venus observer un sit-in devant le ministère. Le ministre, qui devait se rendre au Palais des nations pour assister à la cérémonie organisée à l’occasion du 8 Mars et présidée par le président de la République, a préféré les recevoir. Le littoral algérien est malade. Pour l’ausculter, le ministère s’est doté, récemment, d’un bateau scientifique baptisé au nom du martyr Balkacem Grine. «Ce navire entamera sa mission d’étude du littoral en juin prochain. Il rendra ses conclusions au ministère vers la fin de cette année», a indiqué le ministre. Le navire en question vient s’ajouter aux deux bateaux Toufik et Benzaza.

Le nouveau bâtiment est le premier du genre en Algérie. «Il est spécialisé dans l’évaluation des ressources halieutiques», est-il spécifié sur le site officiel du ministère. Ses principales missions consistent, entre autres, à étudier les caractéristiques hydrologiques de la côte algérienne, prospecter et déterminer de nouvelles zones de pêche, expérimenter de nouvelles techniques et engins de pêche.

Entre-temps, ce sont les pêcheurs qui trinquent. Leurs préoccupations sont multiples. Pour les prendre en charge, le ministre adopte la stratégie d’ouverture.

«Un comité national de dialogue est mis en place. Nous allons étudier vos revendications dans le cadre d’une concertation continue», a annoncé le ministre. Plusieurs dossier sont sur la table de M.Khanafou.

A commencer par le financement de leur activité. «Nous sommes en train de réfléchir à plusieurs formes de financement dont celle d’une assistance à partir du Fonds d’aide à la pêche et l’aquaculture», a annoncé le ministre. Il a également précisé que le dossier du crédit bancaire fait partie des préoccupations de son département. «Nous envisageons des formules de participation du ministère dans la facilitations d’accès au crédit bancaire», a-t-il assuré.

Concernant le statut du marin, le premier responsable a déclaré qu’un décret est en préparation. «Il portera sur la définition du statut et de la profession du marin», a-t-il expliqué. D’autres questions liées à la profession ont été soulevées. En attendant des solutions concrètes, la sardine continue de bouder le plat des citoyens.

Source L’Expression Mohamed Sadek Loucif

Le Pèlerin

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:18

Bataille pour l’accès aux ressources énergétiques

petrole et gaz

 

Le forum d’Alger, organisé le 26 février dernier, a constitué une excellente opportunité de débattre des questions énergétiques de l’heure. Il aura permis de présenter les perspectives à court, moyen et long terme des marchés internationaux de l’énergie. Il en ressort beaucoup d’incertitudes sur l’évolution de l’offre et la demande en pétrole et en gaz, et partant, sur les cours du brut et du gaz. La volatilité des prix de ces matières premières peut entraîner une baisse conséquente de nos entrées en devises avec pour conséquences à l’évidence un nouveau cycle d’instabilité sociale. En d’autres termes, la chute des prix du gaz sur les marchés internationaux due actuellement à une baisse de la demande, si elle perdure, risque d’affecter durablement nos exportations d’hydrocarbures, d’autant que les pays consommateurs exercent des pressions pour maintenir des cours planchers. N’oublions pas que les ventes de gaz peuvent représenter 40% de nos recettes exportations. Claude Mandil, ancien directeur général de l’Agence internationale de l’énergie, le grand invité de la rencontre, a développé, nous semble-t-il, au cours du forum le point de vue des pays consommateurs. Il plaide en faveur de la désindexation des prix du gaz sur les prix du pétrole, si on veut garantir un âge d’or pour cette énergie fossile moins polluante. Ce qui a fait promptement réagir Ali Hached, conseiller principal au ministère de l’Énergie, représentant de ce département. Pour cet expert, l’écart entre les prix du pétrole et les cours du gaz est déjà très important. Il a défendu bec et ongles la position des pays producteurs : le maintien de l’indexation, qui rémunère assez correctement jusqu’à présent l’effort de production des exportateurs grâce aux contrats à long terme. En effet, la tendance vers des prix bas  du gaz, poussée par les pays consommateurs, risque de porter préjudice à l’industrie internationale du gaz. À cette allure, les pays producteurs n’engageront pas de lourds investissements dans la chaîne gazière : production – transport – transformation du gaz – logistique commerciale, conduisant à la longue à une crise dans les approvisionnements de l’Europe et de l’Asie, d’où l’indispensable concertation entre pays producteurs et pays consommateurs sur ces questions.

À cet égard, dans le  contexte actuel de déprime des prix du gaz, les principaux acteurs, l’Algérie, la  Russie, le Qatar devraient miser sur le jeu de la coopération et la complémentarité plutôt que sur la concurrence sur les marchés européen et asiatique. Cette approche est beaucoup plus payante, si on veut que les prix du gaz soient tirés  vers le haut et non pas vers le bas comme aujourd’hui. Quant au pétrole, on s’attend à des perspectives sombres à partir de 2040-2050. Selon, Claude Mandil, la demande sur le brut diminuera sensiblement au profit du gaz, des énergies renouvelables, du nucléaire et du charbon, d’où l’urgence pour l’Algérie de développer l’énergie solaire, éolienne, les économies d’énergie et d’adopter un modèle de consommation énergétique plus rationnel.

Le volet politique des questions énergétiques a été également abordé. Outre les effets de la crise financière internationale, la bataille entre grandes puissances pour l’accès aux ressources pétrolières et gazières de la planète est un facteur d’exacerbation des crises comme on l’a vu au Moyen-Orient et aujourd’hui en Lybie. Le P-DG de Sonelgaz, M. Bouterfa, lui, a posé à juste titre, la problématique de l’accès inégalitaire à l’énergie dans le monde. Une partie de l’humanité n’a pas droit au développement, suggère l’un des principaux animateurs de la rencontre. Une injustice consacrée par le nouvel ordre mondial.

Dans la foulée, il évoquera les difficultés des pays en développement à acquérir les technologies en matière de renouvelable.

Mais l’exposé des solutions a été peu convaincant. Beaucoup de spécialistes disent que la technologie s’achète. Dans ce cas, pourquoi l’Algérie devrait-elle avancer avec les pieds liés. À l’instar de la Chine qui a domestiqué ces savoir-faire, pourquoi s’abstiendra-t-elle d’acquérir via Sonatrach des compagnies à l’étranger détenant les technologies du solaire ou de l’exploration-production du gaz non conventionnel, au nom d’une attitude hyper prudente de gestion des devises, soutient un autre expert. En un mot, la réglementation de la Banque d’Algérie devra être révisée pour permettre aux sociétés algériennes d’investir à l’étranger, quitte à placer des garde-fous en vue d’ empêcher la fuite des capitaux. Cet ajustement pourrait libérer les grandes entreprises locales et contribuer au développement durable du pays, au profit des générations futures.

LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI

Source Liberté Khaled R.

Le Pèlerin

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:16

Kadhafi négocie son départ

insurges-libyens.jpg

 

Réagissant à l’offre de dialogue et de départ sous conditions du colonel Kadhafi, le président du Conseil national mis en place par les insurgés pour préparer la transition s’est borné à lui assurer qu’il n’y aura pas de poursuites judiciaires s’il quitte la Libye.

Mouammar Kadhafi a-t-il cédé à la pression ? Son offre de dialogue avec l’opposition sur un départ du pouvoir sous certaines conditions le laissent penser, même si un responsable gouvernemental sous le couvert de l'anonymat a démenti formellement par la suite une offre de négociations du dirigeant Mouammar Kadhafi en direction de l'opposition.

Bien qu’ayant refusé de dialoguer avec lui, l’opposition n'entamera pas de poursuites judiciaires contre le numéro un libyen Mouammar Kadhafi s'il démissionne et quitte le pays. C’est ce qu’a assuré hier, l'ancien ministre de la Justice, Moustapha Abdeljalil, qui préside du Conseil national mis en place par les rebelles pour préparer la transition. Il a indiqué que le numéro un libyen n'avait pas envoyé lui-même d'émissaire, mais que des avocats de Tripoli s'étaient proposés comme intermédiaires. “Il n'a envoyé personne. Des gens se sont proposés comme intermédiaires pour arrêter le bain de sang et mettre fin à ce qu'endurent les habitants de Misrata”, a déclaré M. Abdeljalil par téléphone à l’agence AFP, avant d’ajouter : “Ces gens sont des avocats militants de Tripoli.” Il soulignera également : “Nous sommes évidemment favorables à mettre fin au bain de sang, mais il doit d'abord démissionner, puis il doit partir, et nous n'engagerons pas de poursuites pénales contre lui”, sans préciser si cette immunité avait été suggérée par les avocats de Tripoli. Quelques instants auparavant, des insurgés qui luttent depuis plus de trois semaines contre le régime ont révélé qu’un représentant du numéro un libyen, Mouammar Kadhafi, a proposé d'ouvrir des négociations avec l'opposition, mais cette offre a été immédiatement rejetée. “Je pense qu'il y a eu une tentative des gens de Kadhafi auprès du Conseil national provisoire.

Elle a été rejetée”, a déclaré Mustafa Gheriani, chargé des relations avec les médias au quartier général de l'opposition à Benghazi. “Nous n'allons pas négocier avec lui. Il sait où se trouve l'aéroport de Tripoli et tout ce qu'il a à faire est de partir et de mettre fin au bain de sang”, a-t-il ajouté. Un autre représentant de l'opposition, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a déclaré à l'AFP qu'un médiateur avait approché le Conseil national lundi mais qu'il n'y aurait pas de discussion tant que M. Kadhafi n'aurait pas quitté le pays.

Sur le terrain, un avion de chasse a mené une attaque hier dans le désert, sans faire ni victime ni dégât, à l'est du port pétrolier de Ras Lanouf, base la plus avancée de l'opposition dans l'Est libyen. Le missile a explosé près de l'autoroute, à environ 100 mètres de quelques maisons à la lisière de cette ville stratégique située à environ 300 km au sud-ouest du siège de l'opposition à Benghazi et contrôlée depuis vendredi par les insurgés qui luttent contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi. Selon des témoins, une attaque similaire avait déjà eu lieu une heure plus tôt dans la même zone. L'aviation libyenne a mené des raids quotidiens sur les positions des insurgés dans l'est du pays, essentiellement sur la ligne de front mais aussi à Brega et Ajdabiya, verrous stratégiques vers Benghazi.

Source Liberté Merzak Tigrine

Le Pèlerin

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 09:07

Despotisme et convergence révolutionnaire

democratie

 

«Il est plus facile de changer le chef que de faire changer le chef»François Proust

Les graines de la dissidence citoyenne dans le monde arabomusulman sont en germination accélérée. En temps de la conquête de l'espace, les régimes arabes vivent un anachronisme grave et plus qu'insupportable. En effet, l'esprit de révolte citoyenne qui anime les masses ces derniers mois les a mis en fureur, il sonne comme un dur rappel à l'ordre et à la réalité. Le besoin plus que stressant des peuples d'une bonne gouvernance, d'une justice efficace, et d'une répartition égale des richesses et des charges de citoyenneté a sonné le tocsin contre l'ère des dynasties héréditaires, des oligarchies richissimes et dictatures totalitaires. Dans ce climat anxiogène et sous l'oeil complice et le mutisme assourdissant de l'occident, la répression a frôlé le seuil de l'intolérable, la démonstration de force du Kadhafi en est des plus violente voire inquiétante. A dire vrai, sous des dehors manifestement divergents, le totalitarisme des nomenclatures arabes cache un même fond horrible: la répression de toute aspiration citoyenne à la liberté.

Divergence despotique Il importe de ne pas perdre de vue que cette force agitatrice et insurrectionnelle qui booste de l'intérieur des bas-fonds de la société des milliers de manifestants à sortir dans la rue n'est guère fortuite. Bien au contraire, elle traduit un certain malaise social, économique, politique et culturel de la base sociale. Car bien que les régimes arabes diffèrent nettement les uns des autres dans leur façade, il n'en demeure pas moins qu'ils aient la même substance pathogène. De dictatures militaires appuyées sur des élites assimilées et apprivoisées( Tunisie, Algérie, Égypte, Soudan...) aux monarchies royales décadentes et vieillissantes (Maroc, Arabie Saoudite, Bahreïn, Jordanie, Sultanat d'Oman... ) en passant par des États nationalistes strictement totalitaires (Syrie, Yémen, Libye), le climat politique est quasiment le même, la dégénérescence socio-économique semble être le dénominateur commun de nombre important d'États et monarchies et la vertu régénératrice de la démocratie est escamotée voire vouée aux gémonies. En ce sens le processus d'auto-engendrement d'initiatives populaires se trouve souvent bloqué en haut par des barrières bureaucratiques et des méthodes répressives. Hannah Arnedt (1906-1975), la philosophe allemande interprétait le totalitarisme comme une expérience destructive du politique, conçu en tant que lieu d'expression de la pluralité des hommes sans lequel il n'y aurait ni liberté ni possibilité d'action (1).

A la lumière de cette définition se profile la nature autoritaire des régimes arabes. Aussi parait-il nécessaire d'ajouter que les médias lourds ( télévision, radio, et télécommunications) accaparés pour la plupart par les gouvernants sont vus comme un rempart contre toute probable protestation citoyenne. Pire encore, ils se sont lancés dans une opération sans précédent de crétinisation massive des populations en répandant et la censure et la propagande Étatique. Ce climat délétère se prête peu aux évolutions démocratiques, ne fussent-elles que mentales. C'est pourquoi, les citoyens que ce soit en Tunisie, en Algérie, Égypte, Libye ou ailleurs n'arrivent pas à interagir avec leur environnement politique car un ordre hiérarchique mortifère endigue tout ce qui pourrait émerger des sphères subalternes, une certaine entropie mine les ensembles, les structures et les systèmes dans un verrouillage rouillé. En vérité, l'on pourrait dire qu'il y a une absence terrible de ce que «Bruno Latour» appelle «cosmopolitique»(2) c'est-à-dire un espace propice qui permet la friction entre l'individu et ses gouvernants. Cela dit, le culte du chef au même titre que les reproductions sociales basées sur le parti unique et les mandats présidentiels à vie ont été figés en réalités intangibles. Il est bien entendu permis de voir également que les concepts modernes de bonne gouvernance, de citoyenneté et d'émancipation féminine n'ont plus droit de cité, ils viennent à faillir ou semblent pratiquement bannis du lexique sociocritique arabe. Les peuples sont réduits en bouillie et la myopie des dirigeants les a empêché de regarder et d'analyser les sociétés dans toutes les coutures pour reconnaître les ressorts profonds qui les meuvent. Ainsi la dimension utilitaire du dialogue des idées consubstantielle à toute vie sociale est-elle sadiquement mise en veille et la reproduction des élites est devenue lettre morte, à titre d'exemple, en Algérie «la seule logique qui prévaut est la recherche de la longévité au nom de la pérennisation des privilèges, le mot succession est «banni» (3) note-on à l'hebdomadaire Jeune Afrique.

D'autre part, la plupart des régimes arabes préfèrent les sédiments rétrogrades du tribalisme aux principes novateurs de la démocratie. D'autres privilégient une idéologisation mythique d'une sacro-sainte unité arabe tout en sacrifiant les minorités chrétiennes, juives, animistes qui font la diversité de leurs richesse, en ce terrain, le cas du Soudan avec la crise du Darfour en est fort édifiant. Plus tactiques, certaines dictatures menacent l'Occident sceptique et paranoïaque à toute idée islamiste en brandissant devant sa face comme un repoussoir efficace le fantôme du péril vert de « l'intégrisme politique ». En fait, toutes les oligarchies arabes ont des subterfuges, des ruses, et des stratégies bien propres à elles pour faire diversion, tergiverser, et s'installer dans la durée sur le trône. En dernier ressort, tout cela se combine aux effets calamiteux du néolibéralisme sauvage qui a mis un terme aux bienfaits de l'État providence, dernier héritage du socialisme qui garantit le minimum physiologique à l'individu. D'où il découle que le chômage, le mépris, les ressentiments divers écrasent les bourgeons de la culture citoyenne en les dégradant à un niveau très lamentable. En ce sens, les oligarques arabes ont failli à la mission historique de construire cette « république des êtres qui ont le droit d'être compris » pour reprendre Calogero. Certes, il reste des différences qui peuvent paraître irréductiblement nouvelles entre ces États autoritaires, liées notamment aux maintes tendances modernistes et des brèches de liberté de quelques pays à l'instar du Liban. Dans cet esprit, l'on pourrait le considérer comme une semi-démocratie représentative de toutes les composantes ethniques du pays. Quant à l'Irak, l'invasion américaine de 2003 a déboulonné le dictateur mais elle fut le feu de paille d'une guerre civile interminable. En somme, l'on serait malheureusement tenté de déduire qu'une espèce d'hallucination consensuelle au dogmatisme, à l'enfermement idéologique, et au conservatisme caricaturiste caractérise la majorité des pays arabes. Cela étant constaté, il est bien entendu judicieux de distinguer le contexte moyen-oriental de celui de l'Afrique du Nord. Les deux ensembles ont des antécédents historiques bien différents en dépit de leurs liens civilisationnel et culturel.

Convergence révolutionnaire

Il est bien admis d'affirmer que ce sursaut soudain des masses arabes a entraîné dans son sillage nombre d'interrogations ayant trait aux mobiles réels d'une telle convergence révolutionnaire des populations que ni les hyperpuissances occidentales, ni les réseaux d'espionnage de Wikeleaks, ni les services secrets arabes ou occidentaux, ni encore moins les études stratégiques menées par les différents centre de recherches n'ont pu en détecter le moindre élément déclencheur de nature à les mettre sur la piste d'une insurrection imminente et globale. Le scénario apocalyptique auquel s'est confronté l'espace arabo-musulman en l'espace d'un mois a contredit tous les pronostics et défié toutes les théories « le soulèvement de janvier en Tunisie nourrit néanmoins d'autres populations arabes.

L'expérience de l'émancipation est contagieuse, à la fois en Algérie, en Égypte, en Jordanie, au Maroc, en Syrie, voire en Palestine. Un peu partout, de nouvelles générations, lasses des systèmes autoritaires, désespérés de s'en affranchir »(4). Ce qui est certain est que le plan du grand moyen Orient de l'ex administration Bush et le projet de l'union méditerranéenne du président Sarkozy seraient de la sorte malmenés vu que la donne politique a radicalement changé. D'autre part, les utopies féodalistes des satrapes arabes ont été mises en échec par le tsunami révolutionnaire de la rue. Celle-ci a réussi à bousculer l'ordre du permis et du défendu en faisant passer les dictatures sur le billard de l'histoire, les analystes sont légion à affirmer une véritable convergence insurrectionnelle de l'aire arabo-musulmane, l'étincelle tunisienne a été le coup de starter d'un grand remodelage stratégique des oligarchies, Christian Makarian écrit à ce sujet ce qui suit « on songe évidemment à l'ensemble du monde arabe ou, en dépit de contextes, de circonstances et de sociologies différentes, sévit le même malheur des peuples soumis à des régimes « compradores » à forte tonalité coercitive, une misère endémique dont on sort mieux par la débrouille que par le mérite, des élites entre deux chaises et une intelligentsia hautement cognitivée qui doit compter ses mots pour garder sa liberté. Nul poursuit-il ne sait si le parfum de la révolution du jasmin gagnera les plateaux algériens, le désert de Libye voire le moyen orient »(5) . Il faut se garder néanmoins de conclure que la cause des peuples est gagnée d'avance tant que le processus de reconquête définitive du pouvoir d'autogestion, du droit à l'auto détermination, et du libre choix des politiques n'ait pas été efficacement mené à bout car la période de transition s'avère être plus difficile à gérer que celle du déclenchement des soulèvements populaires.

Les réseaux sociaux: une puissance alternative

Il va de soi que le rôle des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans la réussite de la mobilisation citoyenne n'est guère négligeable. Les jeunes internautes, bloggeurs, simples amateurs de l'internet ont su dénicher le point faible des pouvoirs politiques arabes en contrecarrant les visées hégémonique et réactionnaire des médias pro-étatiques. En réalité, le maelström protestataire de la population et l'enthousiasme de la jeunesse pour le changement ont mis sur les rails la locomotive du renouveau et aidé à l'émergence, la résurgence et l'essor du sens civique « les nouvelles technologies dirait Thierry Crouzy apparaissent comme un nouveau champ d'expérimentation politique. Elles redonnent aux citoyens le moyen d'agir, surtout le moyen d'agir ensemble » (6). Dans cette optique, l'on pourrait dire que les divers réseaux sociaux : facebook, twitter, et yotube ont été à l'origine du basculement de la situation en faveur des masses, la rapidité de la transmission et la communication de l'information, les gags de toutes sortes, les images horribles de la répression retransmises en direct et la possibilité qu'ont les jeunes de s'exprimer librement et sans contraintes via internet a décuplé la cadence des événements.

Au bout d'un moment, tout est aseptisé et transformé en une gigantesque force de changement. Les télévisions d'État ne sont plus les citadelles infranchissables de jadis, bien au contraire elles ont prouvé une fragilité incroyable et une déliquescence extrême face aux flots d'images, de vidéos et de commentaires que la communauté des internautes échange tout au long des révoltes. Durant la révolution du Nil, la chute de Moubarak n'a été concrétisée que grâce aux appels à la révolte par internet, de même qu'en Libye, le ralliement à un point d'ordre commun fut réalisé via un appel d'un jeune internaute à un rassemblent. Il semble clairement que la technologie est au demeurant l'arme de résistance par excellence contre les dictatures totalitaires au troisième millénaire.

L'hypocrisie occidentale et l'éthique de bonne gouvernance

De tout temps, l'occident a tissé des liens très étroits avec les monarchies et oligarchies arabes, les dictatures dans le versant sud de la planète sont le fruit du colonialisme. Les ex-puissances coloniales ont mis sur orbite les pays colonisés en pratiquant la politique de ce que Samir Amin appelle les pays du centre (ex-puissances coloniales) et les pays périphériques( l'ensemble des pays décolonisés). Il est à signaler que les germes du despotisme dans les pays maghrébins sont calqués sur le modèle jacobin que la France a adopté pour gérer ses provinces, de même que les monarchies moyen-orientales ont importé le système royal de la Grande Bretagne. Néanmoins, ce suivisme aveugle se perçoit dans la forme et non plus dans le contenu. En plus, les élites de la plupart des pays arabes s'accrochent à un modèle occidental qui ne s'applique pas intégralement sur leurs pays. A vrai dire, il y a une certaine illusion à s'ingénier à copier des structures politiques sans leur contenu sémantique pour les appliquer sur d'autres réalités. Le monde arabe dont la tranche juvénile oscille entre 40 à 45% devrait se pencher sur cette force motrice, capable de le faire sortir de son sous-développement, la jeunesse est un atout de taille dans les sociétés modernes. Le culte de gérontocratie et du charisme du chef est un héritage du passé qu'elle devrait mettre aux oubliettes.

D'autre part, l'occident vu en tant que garant de la conscience morale en temps actuels devrait se départir de son hypocrisie politique en cessant de soutenir les dictatures « la conscience malheureuse de l'occident ne cesse de s'empêtrer dans ses contradictions » dirait Sartre en 1961, avant lui Edmund Spangler(1825-1875) philosophe politiquement incorrect eut prédit le déclin de l'occident des lumières et de valeurs. En ce sens, les pays occidentaux ne pourraient point demander aux pays arabes de se démocratiser alors qu'ils les ont soutenu dans leurs dictatures, au contraire, la Realpolitik exige un minimum de bon sens et les peuples opprimés ont besoin d'aide pour reconquérir leurs droits confisqués, le changement est une question globale et non plus des réformes esthétiques qui concernent uniquement les chefs . Par ailleurs, le mutisme de la communauté internationale face aux massacres du régime libyen dénote une passivité outrageuse, c'est un silence complice, moralement condamnable et politiquement contre-productif.

Notes :

1- Hannah Arendt , les origines du totalitarisme, III, le système totalitaire, coll « points essais », Paris, 1984, p 212.

2- Bruno Latour, Politiques de la nature. Comment faire entrer les sciences en Démocratie, la découverte, 1999

(3) Cherif Ouezanni, Algérie: jeunesse sacrifiée, Jeune Afrique n° 2601 du 14 au 20 février 2011.

(4) Hicham Ben Abdallah El Alaoui, le monde diplomatique, février 2011, p1 et 10.

(5) Christian Makarian, le printemps arabe, l'Express du 19 au 25 janvier 2011

(6) Thierry Crouzy, le cinquième pouvoir: comment internet bouleverse la politique, essai, Bourin Éditions, 2007, p71

Source Le Quotidien d’Oran Kamal Guerroua Universitaire

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 07:07

II y a cinquante ans, le 4 janvier 1960, Albert Camus faisait route de Lourmarin, village situé dans le sud de la France, vers Paris.
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A une centaine de kilomètres de Paris, la voiture dans laquelle il avait pris place, fit une embardée et s’écrasa contre un platane. Albert Camus fut tué sur le coup. On retrouva, dans sa serviette, les feuilles manuscrites d’une œuvre qu’il avait intitulée Le Premier homme, œuvre dont il avait commencé la rédaction et qu’il laissa inachevée. Dans les dernières pages de ce manuscrit, se trouve un texte, d’une vingtaine de lignes, qu’Albert Camus avait écrit, peu auparavant, sur l’avenir de l’Algérie tel qu’il le souhaitait. Ce texte est le tout dernier que Camus ait écrit sur l’Algérie. C’est ce texte que je me propose de vous présenter. Il demeure peu connu parce que Le Premier homme n’a été publié qu’en 1994, soit 34 ans après la mort d’Albert Camus, et que ce texte difficile n’a guère été commenté jusqu’à ce jour (du moins à ma connaissance). Je vous rappelle qu’Albert Camus est un écrivain français, né en Algérie, d’une famille très modeste puisque son père était ouvrier caviste sur une exploitation coloniale. Ce dernier fut mobilisé en août 1914, et dès septembre de la même année, il fut mortellement blessé à la bataille de la Marne. Il mourut peu après. Son fils, Albert, avait moins d’un an, c’est dire qu’il n’a pas connu son père. Dès la mobilisation de son mari, son épouse, Catherine Sintès, d’origine espagnole, était venue s’installer à Alger, chez sa propre mère, dans un appartement situé d’abord au 17 de l’ex-rue de Lyon, puis au 93 de la même rue, dans le quartier de Belcourt. La mère d’Albert Camus ne sait ni lire ni écrire, une maladie de jeunesse l’a rendue sourde et l’a empêchée d’être normalement scolarisée. Elle fit courageusement des ménages chez les autres pour faire vivre sa famille. Albert Camus eut, dès son enfance et durant toute sa vie, une grande admiration pour le courage de sa mère, qui surmontait, sans jamais se plaindre, le lourd handicap de sa surdité, tout en faisant de pénibles journées comme femme de ménage chez les autres. Albert fut scolarisé à l’école communale de son quartier, puis au lycée d’Alger. Il poursuivit ensuite des études à l’université d’Alger où il obtint une licence, puis un diplôme d’études supérieures de philosophie. Plus tard, en une quinzaine d’années, de 1942 à 1956, Albert Camus publia une série d’ouvrages qui lui valurent de recevoir, en octobre 1957, le prix Nobel de littérature. Comme je viens de le dire, il mourut accidentellement le 4 janvier 1960. Il venait d’avoir 46 ans. Vous le savez, sans doute, la position tenue par Albert Camus, concernant l’avenir de l’Algérie, a évolué. Durant les années 1935-1937, inscrit au parti communiste, il soutint l’Etoile Nord-africaine, organisation nationaliste qui militait en faveur de l’indépendance de l’Algérie (cf. AC-JG, 180). Mais plus tard, en 1958, il publia Actuelles III, Chroniques algériennes, ouvrage dans lequel il refuse l’avènement d’une telle indépendance. Il craint que celle-ci ne provoque le départ des Français qui, à ses yeux, étaient, eux aussi, et au sens fort du terme, des « indigènes » (IV, 389), et qui, à ce titre, devaient avoir le droit de demeurer en Algérie. Il craint aussi que le FLN n’installe en Algérie un régime totalitaire, imposant un parti unique et supprimant la liberté d’expression, liberté à laquelle Camus était très attaché. Cependant, doutant de lui, il disait : « Je peux me tromper ou juger mal d’un drame qui me touche de trop près. » (IV, 305). Durant l’année 1959, la situation en Algérie évolua, ce qui provoqua une évolution de la position de Camus sur l’avenir de l’Algérie. En effet, l’opiniâtreté de la lutte des Algériens pour leur indépendance conduisit le général de Gaulle à proposer, en septembre 1959, une sortie de la guerre par le recours à l’autodétermination du peuple algérien. L’avenir politique de l’Algérie sera déterminé par le choix des Algériens eux-mêmes. Albert Camus prit acte des perspectives nouvelles que ce recours à l’autodétermination ouvrait pour l’Algérie. En effet, il apparut, dès cette date, que les Algériens choisiraient l’indépendance de leur pays. Camus accepta cette perspective, en ce sens, du moins, que dans son dernier écrit sur l’avenir de l’Algérie, il ne s’oppose plus à cette éventualité. C’est ce qui apparaît dans ce texte que je vais, à présent, vous présenter, texte dans lequel Camus dit, aussi, son espoir que l’Algérie nouvelle soit édifiée en faveur des plus pauvres. Camus attachait une grande importance à ce texte puisqu’il le fit précéder du mot : Fin. Il estimait, sans doute, qu’il pourrait servir de conclusion à l’œuvre dont il avait commencé la rédaction et qu’il avait intitulée Le Premier homme. Je vous en donne à présent la lecture en la fractionnant en quatre parties.
Première partie
Fin. « Rendez la terre, la terre qui n’est à personne. Rendez la terre qui n’est ni à vendre ni à acheter (oui et le Christ n’a jamais débarqué en Algérie puisque même les moines y avaient propriété et concessions). » (IV, 944). A première lecture, ces lignes ne sont guère compréhensibles. Elles se présentent comme une sommation : « Rendez la terre, la terre qui n’est à personne. » Mais on ne sait pas qui est celui qui parle, ni de quelle terre il parle. On peut penser, et la suite du texte le confirmera, que celui qui parle n’est autre qu’Albert Camus lui-même. De même, on peut penser que la terre dont il parle n’est autre que la terre algérienne, comme, également, la suite du texte le confirmera. A qui faut-il la rendre ? On ne le sait pas. Mais, là encore, la suite dira qu’il faut la rendre aux pauvres. A qui s’adresse cette sommation de rendre la terre ? Elle ne peut s’adresser qu’à ceux qui, en 1959, en détenaient une part sans en avoir le droit, puisqu’on exige d’eux qu’ils la rendent. Camus doit faire allusion, ici, au fait que la terre algérienne a été jadis injustement conquise par les armes et qu’elle a été ensuite confisquée pour être donnée à des colons venus d’ailleurs. L’injuste spoliation initiale perdure, de sorte que beaucoup de ceux qui, en 1959, s’en disaient les propriétaires, l’avaient acquise et la détenaient de façon injuste. Ils devaient donc la rendre. La suite immédiate du texte confirme cette interprétation, car elle fait allusion à la façon illégitime dont des terres algériennes ont été données en concession, notamment à des moines. Nous savons que des moines trappistes venus de France reçurent, en 1843, une concession de 1000 hectares près de Staouéli, pour y fonder un monastère (voir Charles André Julien, Histoire de l’Algérie contemporaine 1827- 1871, PUF, 1964, p. 243). C’est à cet événement que Camus fait allusion quand il écrit : « Même les moines y avaient propriété et concessions. » Les autochtones musulmans qui vivaient sur ces 1000 hectares en perdirent la propriété ou l’usage. Certains durent partir, tandis que d’autres devinrent des travailleurs au service des moines, pour la mise en valeur d’une terre qui ne leur appartenait plus et qui devint le domaine de la Trappe. (Comme vous le savez, peut-être, ces moines trappistes quittèrent l’Algérie en 1904, leur domaine devint celui de Borgeaud, puis, après l’Indépendance, il devint le Domaine Bouchaoui, tandis que le vin produit sur ce domaine continue d’être dénommé « Vin fin de la Trappe »). Que veut dire Camus quand il ajoute : « Oui et le Christ n’a jamais débarqué en Algérie ? » Il veut dire que le Christ n’y a pas débarqué avec les moines qui se disaient ses représentants. Il n’a pas débarqué avec eux, car, selon Camus, le Christ aurait refusé de prendre part à une telle spoliation. Se disant non-chrétien, Camus avait, cependant, une grande estime pour la personne de Jésus. Pourquoi, toujours selon Camus, la terre algérienne « n’est à personne ? » Pourquoi n’est-elle « ni à vendre ni à acheter ? » C’est parce qu’à ses yeux, la terre algérienne est un espace de beauté et de lumière. Espace qui en raison, précisément, de sa beauté et de sa lumière n’appartient en propre à personne. Camus note qu’en Algérie : « La mer et le soleil ne coûtent rien » (I, 32). En effet, la splendeur d’un coucher de soleil sur la mer ne coûte rien. Elle n’appartient à personne en particulier, car elle est donnée à tous. Pour Albert Camus, je le cite : « Tout ce que la vie a de bon, de mystérieux (...) ne s’achète et ne s’achètera jamais. » (IV, 910). Or, par sa lumière et par sa beauté, la terre algérienne fait partie, à ses yeux, de ce qui est bon, de mystérieux et donc de ce qui ne s’achète et ne s’achètera jamais. Elle fait naître en ceux qui y vivent des sentiments d’émerveillement et d’amour, comme autant de dons que cette terre offre gratuitement. Nous pouvons à présent relire cette première partie. C’est Albert Camus qui parle. Il s’adresse à tous ceux qui, venus d’ailleurs, détenaient (en 1959) une part de la terre algérienne. Cette terre avait été, jadis, conquise injustement par les armes, en sorte qu’elle était, aujourd’hui encore, détenue injustement par certains Français, qui s’en disaient les propriétaires. Elle n’est ni à vendre ni à acheter, car, pour Camus, la valeur de la terre algérienne n’est pas, d’abord, sa valeur marchande. Elle est d’être comme elle l’a été été pour lui : « La terre du bonheur de l’énergie et de la création. » (IV, 379). En effet, par sa beauté et sa lumière, cette terre fait naître du bonheur en ceux qui y vivent, de plus, elle leur donne le désir et, donc, l’énergie de faire de leur vie quelque chose de beau, qui soit en harmonie avec la beauté de cette terre. L’allusion aux moines, qui ont reçu une concession de 1000 hectares dans la région de Staouéli, permet à Camus d’exprimer son indignation : « Même des moines ont participé à cette injuste spoliation ! Mais le Christ n’a pas débarqué avec eux en Algérie, car, lui le juste, n’aurait pas participé à une telle injustice. »
Deuxième partie
Et il s’écria, regardant sa mère, et puis les autres : « Rendez la terre. Donnez toute la terre aux pauvres, à ceux qui n’ont rien et qui sont si pauvres qu’ils n’ont même jamais désiré avoir et posséder, à ceux qui sont comme elle dans ce pays, l’immense troupe des misérables, la plupart Arabes, et quelques-uns Français et qui vivent ou survivent ici par obstination et endurance, dans le seul honneur qui vaille au monde, celui des pauvres, donnez-leur la terre comme on donne ce qui est sacré à ceux qui sont sacrés. » De façon inattendue, nous apprenons que la mère d’Albert Camus ainsi que d’autres personnes aussi pauvres qu’elle sont présentes auprès de Camus. En effet, c’est en les regardant qu’il renouvelle sa sommation : « Rendez la terre. Donnez toute la terre aux pauvres. » Or, Camus était en France quand, peu avant sa mort, il rédigea ce texte. A cette date, sa mère se trouvait en Algérie ainsi que « les autres » qui sont à ses côtés. Ces personnes ne sont donc pas présentes physiquement près de lui, elles sont présentes dans sa pensée. C’est en les regardant, c’est-à-dire en pensant à elles, qu’il renouvelle son appel à rendre la terre et qu’il explicite sa pensée en déclarant qu’il faut la rendre aux pauvres. Qui sont ces pauvres ? Pour Camus, ce ne sont pas les mendiants assis sur les trottoirs de nos rues (même si eux aussi ont droit à notre attention). Les pauvres dont il parle sont des travailleurs courageux, peu payés, telle sa mère qui faisait des ménages pour faire vivre les siens. Les pauvres dont il s’agit sont, écrit-il, « l’immense troupe des misérables, la plupart arabes, et quelques-uns français qui vivent ou survivent (en Algérie) par obstination et endurance. » Des hommes des femmes qui vivent ou survivent ainsi, Camus en a côtoyés dès son enfance, notamment il a vu sa mère. A son sujet, il écrit qu’elle endurait la dure journée de travail au service des autres, lavant les parquets à genoux, ignorante, obstinée. » (cf., IV, 775). Des hommes, des femmes, qui vivent ou survivent par obstination et endurance, Camus en a rencontrés également en Kabylie, région où il se rendit en mai 1939. Il y découvrit, selon ses propres termes, « des hommes courageux, une des populations les plus fières et des plus humaines en ce monde » (IV, 328 et 336). « Lorsque, dans certains villages, les ressources en grains étaient épuisées, les gens survivaient, en se nourrissant d’herbes, de racines et de tiges de chardon » (cf. IV, 309). Et, il en était sans doute ainsi en d’autres régions d’Algérie qui connaissaient, à la même date, des situations semblables. Selon notre texte, ce sont ces êtres courageux et misérables qui ont le droit de posséder la terre algérienne. Ils ont ce droit, précisément, parce qu’ils sont pauvres et courageux. Il faut la leur donner, écrit Camus, « comme on donne ce qui est sacré à ceux qui sont sacrés ». Selon le dictionnaire Le Robert, est sacré ce qui est digne d’un respect absolu. C’est bien ce sens qu’il convient de donner ici au mot « sacré ». Les pauvres qui, en Algérie, vivent ou survivent par endurance et obstination sont sacrés, c’est-à-dire dignes de notre respect absolu.
Nous pouvons même nous humilier devant eux, car ils sont plus courageux que nous. Albert Camus écrivait en 1958 : « Dans le secret de mon cœur, je ne me sens d’humilité que devant les vies les plus pauvres ou les grandes aventures de l’esprit. » (1,35). Avec tous ceux de son milieu familial et social, Albert Camus jugeait que le courage était « la vertu principale de l’homme » (IV, 841-2). Ayant partagé, dans son enfance, la pauvreté de sa famille, Camus reconnaissait la valeur humaine de ceux qui, avec courage et comme les siens, assumaient les situations difficiles qui étaient les leurs. Après avoir reçu le prix Nobel, qui est la plus haute distinction à laquelle un écrivain puisse prétendre, Camus se disait certain « d’être moins que le plus humble, et rien en tout cas auprès de sa mère », laquelle n’était rien aux yeux du monde (IV, 910). Dans ce texte, la terre algérienne est reconnue également comme sacrée et donc digne de notre respect absolu. En quel sens l’est-elle ? Avant tout en ce sens qu’elle a été pour Camus, ce qu’elle peut être pour d’autres : « La terre du bonheur, de l’énergie et de la création » (IV, 3). Camus a reconnu que, dans son enfance, il avait été élevé dans le spectacle de la beauté qui était sa seule richesse et qu’il avait commencé par la plénitude (cf. III, 609). Cette terre a éveillé en lui, comme elle peut l’éveiller en d’autres, l’amour et l’admiration ainsi que l’énergie. L’énergie, c’est-à-dire le désir et la volonté de faire de sa vie quelque chose de beau qui soit en harmonie avec la beauté de cette terre. (A suivre)
(*) Conférence à la Maison diocésaine d’Alger, le vendredi 8 janvier 2010 (à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort d’Albert Camus)
Références des citations :
Les sigles, ci-dessous, suivis du numéro de la page de la citation, renvoient aux ouvrages suivants :
1- A. Camus, Œuvres complètes, Gallimard, 2006, Bibliothèque de la Pléiade, tome l, 1931-1944.
II- A. Camus, Œuvres complètes, Gallimard, 2006, ’Bibliothèque de la Pléiade’, tome II, 1944-1948.
III- A. Camus, Œuvres complètes. Gallimard, 2008, Bibliothèque de la Pléiade, tome III, 1949-1956.
IV- A. Camus, Œuvres complètes, Gallimard, 2008, Bibliothèque de la Pléiade, tome IV, 1957-1959.
AC-JG A. Camus Jean Grenier, Correspondance 1932 -1960, Gallimard, 1981.
Todd Olivier Todd, Albert Camus une vie, Gallimard et Olivier Todd, 1996.
Source El Watan François Chavanes
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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 06:06

L'Abbaye de Fontfroide
 

L’ancienne abbaye est fondée dans le massif en 1093 par un groupe d’ermites. Elle devient cistercienne en 1145.
Le massif de Fontfroide constitue la partie septentrionale des Corbières et il s’étend sur environ dix mille hectares au sud est de Narbonne (Aude). Situé au cœur du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée, ce massif classé comporte de nombreux chemins accessibles en toutes sai­sons sur 55 km. Certains sont très anciens. Ils ont été ouverts dès l’An­tiquité à proximité de la Via Domitia, l’axe Aquitaine Espagne. Par la suite, au Moyen âge, les moines créent de nouvelles voies d’accès avec l’élevage des ovins et des caprins. La construction des granges cisterciennes façonne également le paysage. En réalité, les grandes forment de véritables fermes de cent à cinq cents hectares et com­muniquent avec l’abbaye. Au­jourd’hui, on peut apercevoir et admirer les vestiges de la Grange fortifiée de Foncalvy à moins d’une journée de marche de Fontfroide. L’abbaye en possédait 25 au temps de sa splendeur, c’est-à-dire au Xlirsiècle. L’on doit désormais au Groupement audois de recherche rurale interdisciplinaire (Garri) le premier guide consacré au milieu où les Moines se sont installés dès le XIe siècle. L’ouvrage « Le Massif de Fontfroide, promenades et ran­données autour de l’abbaye » est en vente à la boutique et il offre aux novices une première approche du massif au travers de quatre circuits de niveau facile et moyen. Deux des quatre promenades sont conseillées aux personnes désireuses de compléter la visite de l’abbaye par celle plus rapide de ses abords immédiats. En 50 minutes, « La Croix de Fontfroide » ou en 45 minutes « Le Tour du piton de la croix » au départ de la ferme restaurant donnent un aperçu de la beauté du massif, avec sa flore et sa faune méditerranéenne d’une variété infinie. Le massif de Fontfroide a longtemps porté les stigmates de l’incendie criminel allumé en juillet 1986. Les flammes ont alors détruit plusieurs centaines d’hectares et menacé les murs de l’abbaye. La roseraie et le vignoble séculier ont dû être entièrement replantés. À juste titre les guides rappellent aux promeneurs qu’il est interdit de fumer et de faire des feux dans le massif où le cers (vent de nord-ouest) souffle en rafales. Sans oublier le mercure qui grimpe en été dans le maquis jusqu’à plus de 40 degrés.
Itinéraire Le Circuit d'Aranon
1 Après avoir contourné la barrière interdisant l’accès des véhicules, suivre le chemin de l’Aragnon. 200 m plus loin, un rucher, à l’abri des plantes de la garrigue, témoigne de l’ancienne tradition du miel dans la région.
2 Le chemin se poursuit par un très beau panorama sur la croix de Fontfroide qui domine l’abbaye, le roc des Naux et le roc de Fontfroide. Il grimpe au milieu des pins, jusqu’au carrefour de la Pierre Dressée. Là, prendre à gauche le chemin qui conduit à la tour ouest. Le paysage se développe encore sur l’abbaye et les vestiges qui l’entourent.La tour ouest, d’origine médiévale, est très particulière. Construite en pierres de grés assemblées en tenons et mortaises, elle est ronde à l’extérieur et octogonale à l’intérieur.
3 Revenir sur vos pas pour retrouver le carrefour de la Pierre Dressée puis prendre à gauche le che­min initial qui serpente à flanc de coteau pour atteindre le domaine de l’Aragnon et ses cèdres géants. Le paysage est dominé à l’ouest par le châ­teau de Saint Martin de Toques et à l’est par la bergerie de l’Escalier. Le château de Saint Martin de Toques a été construit au Xe siècle à l’emplacement d’un poste de garde romain surveillant la voie des Corbières. Il fut la propriété de grandes familles de la région, et même italiennes. Longtemps à l’abandon, il a été récemment restauré (ne se visite pas).
4 Revenir à nouveau sur vos pas sur environ 900 m pour prendre, peu après un réservoir d’eau en béton, le chemin à droite qui descend dans l’étroit vallon où se trouve le ruisseau de Fontfroide.
5 Dans le vallon, suivre à gauche le sentier histo­rique qui longe en permanence les méandres du ruisseau Jusqu’à l’abbaye.
Extrait du guide «Le Massif de Fontfroide, promenades et randonnées autour de l’abbaye» publié par le Groupe Audois de recherche rurale interdisciplinaire (Garri).

Source « La Dépêche du Midi »

 

Le Pèlerin

 



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