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L’environnement en péril !
Une fois sur place, à l’aide de tamis, elles passent et repassent cet amas de sable qui, dans un tas de poussière se libère pour obtenir des gravillons que des entrepreneurs achètent et il faut reconnaîre que la demande est importante.
Ces femmes sans ressource et sans travail défient la poussière qui s’introduit irrémédiablement dans leurs poumons. Tôt ou tard, la maladie finira par les emporter et les autorités ferment les yeux.
Toutes les femmes des Ksour, arborant des tenues aux couleurs barriolées déambulent et telle une caravane avec une nonchalance habituelle et flégmatique emboîtant le pas à leurs semblables arpentant sans cesse, le même chemin sineux, caillouteux, où le danger les guette à chaque instant. Les scorpion sont présents et sont aux aguets. Généralement le scorpion attaque pour se défendre et sa piqure n’est pas des moindre.
Des petits monts de gravier sont ainsi formés et on passera en fin d’après-midi récolter cet «or marron».
Ces mains rugueuses et flétries par un ramassage systématique ne connaîtront le répit qu’au crépuscule. Durant la période estivale, le travail elles commencent plus tôt de 5h du matin à 11 h ou midi. Le mercure n’est guère clément et l’insolation due à une trop forte exposition au soleil entraîne et provoque des complications.
Des camions viennent chercher ce matériau utilisé pour la construction. Il faut au maximum 2 à 3 jours de travail éreintant et épuisant pour remplir un camion. Elles perçoivent pour le chargement qu’une modique somme qui varie entre 1000 à 1200 DA.
En somme, 100 DA chacune pour ces trois ou quatre femmes. Dame-nature plie et finit par rompre, la flore ainsi déflorée finira par rendre un dernier souffle et le sable continuera son avancée, inexorablement. Ce tas de gravillons disparu, les grains de sable s’envoleront au moindre souffle. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme et de mettre fin à de pareilles pratiques et penser à protéger l’environnement et à «intégrer» ces femmes inconscientes du danger que cela représente sont vouées à un risque certain. En attendant la vie s’écoule paisiblement au rythme du temps qui passe.
Souce La Nouvelle Rrépublique
Le Pèlerin