Les quatre tares du commerce algérien
Ces faits engendrent une inflation difficile à contrôler et des pertes en devises estimées à des milliards de dollars pour le Trésor public.
C´est, aujourd´hui que s´ouvrent les premiers états généraux du secteur du commerce à Alger en vue d´améliorer la performance du secteur.
Selon le ministère du Commerce, ces assises visent à «arrêter un programme de réformes et de solutions aux questions du commerce de manière globale et unifiée à travers l´ensemble du territoire national en prenant en considération les spécificités économiques de chaque région du pays».
Ce que le département du commerce n´ignore pas, c´est que cet événement intervient dans un contexte crucial pour ce secteur qui souffre de plusieurs tares. Et pas des moindres.
Selon des économistes, le secteur du commerce va très mal, notamment depuis les fameuses réformes introduites dans la précipitation en l´orientant vers une privatisation «anarchique». Des partis politiques comme le Parti des travailleurs (PT), ont mené une campagne contre cette politique qui a abouti, aujourd´hui, à la pollution de la pratique commerciale à tel point que les importateurs introduisent toutes sortes de produits contrefaits, y compris le médicament. Le constat que les spécialistes dressent de ce secteur est inquiétant à plus d´un titre.
Un marché régi par la spéculation; plus de 40% du commerce non enregistré au Cnrc, donc informel; une quantité importante des produits importés non conformes et une dépendance de plus de 95% aux hydrocarbures en matière d´exportation. Ces faits engendrent une inflation difficile à contrôler et des pertes en devises estimées à des milliards de dollars pour le Trésor public et cela, au grand dam des consommateurs.
Selon ces économistes, le commerce n´est ni encadré, ni orienté convenablement, ce qui fait qu´aujourd´hui, ce secteur baigne dans le chaos. Pour sa part, le département du commerce entend, à travers ces assises, «évaluer la situation du secteur du commerce de manière objective et précise à travers l´évaluation des réalisations et l´identification des lacunes et la mise à contribution de toutes les parties concernées par le commerce».
Ces assises sortiront, d´après le communiqué du ministère, avec des recommandations proposant des mécanismes pratiques pour la modernisation du secteur à travers des programmes et des projets visant à développer la pratique commerciale en Algérie.
Pour ce faire, les participants à ces assises se pencheront, deux jours durant, sur quatre thèmes principaux qui sont: la régulation de l´activité commerciale, l´encadrement du commerce extérieur, le contrôle économique et les ressources humaines.
Outre la régulation du commerce, où les participants se pencheront sur les outils juridiques et opérationnels à mettre en oeuvre en vue de stopper les hausses, souvent injustifiées, des prix des produits de large consommation, les participants auront à débattre le volet lié à l´encadrement du commerce extérieur. Ils s´attelleront également à l´examen des moyens de valorisation des capacités d´exportation, à travers l´encouragement des exportations hors hydrocarbures. Un défi pour l´Algérie.
Source L’Expression Karim Aimeur
Le Pèlerin